Cheika: "Marquer notre terrain"

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Propos recueillis par Benoît CONTA , modifié à
Se lancer dans l'inconnu. Après une nouvelle saison galère, le Stade Français attaque une nouvelle ère, avec un nouveau président aux commandes, et un effectif renouvelé dans les grandes largeurs. Une mission qui ne fait pas peur à Michael Cheika, friand de ce genre de défi. Pour son entrée en lice dans le Top 14, vendredi, face à Bordeaux-Bègles, le technicien espère donc que son équipe impose sa patte défensive.

Se lancer dans l'inconnu. Après une nouvelle saison galère, le Stade Français attaque une nouvelle ère, avec un nouveau président aux commandes, et un effectif renouvelé dans les grandes largeurs. Une mission qui ne fait pas peur à Michael Cheika, friand de ce genre de défi. Pour son entrée en lice dans le Top 14, vendredi, face à Bordeaux-Bègles, le technicien espère donc que son équipe impose sa patte défensive. Michael, comment s'est passé la préparation au Stade Français ? L'équipe va bien. On a renversé le programme pour avoir le temps de se connaître un peu plus, avant que chacun pousse un peu plus loin dans les efforts. Pour mettre tout le monde sous pression le premier jour, si personne ne se connaît, ce n'est pas la meilleure chose. Il faut du temps et mettre l'accent sur les autres points dans la préparation. Puis dans les dernières deux-trois semaines, on a vraiment poussé le groupe ensemble. Avant le match face à Perpignan (défaite 21-8), on a enchaîné sept entraînements en quatre jours très intensifs. Et puis le match après ça, pour mettre l'équipe sous pression et voir comment les joueurs réagissaient ensemble. C'est quelque chose que je n'avais jamais fait avant cette préparation, mais ça s'est assez bien passé. Quels sont les points forts de votre équipe ? On va voir vendredi. C'est clair qu'on n'a pas une équipe énorme. On n'a pas un pack super énorme. Mais, en même temps, on a des forces sur les liaisons entre nous, tout le monde tire dans le même sens. Ça peut nous donner une puissance plus importante qu'une puissance que l'on peut trouver en salle de musculation ou avec quelques kilos en plus. Quel est l'idée de votre système de jeu ? On va jouer sur la puissance, et avoir la capacité de changer le type d'attaque, selon les équipes en face. Il y a tellement de vidéos désormais, il faut avoir la possibilité de changer son visage, et être efficace en changeant. J'espère qu'on va trouver les solutions, c'était un vrai challenge pour moi. "Personne n'est venu juste pour gagner de l'argent" Quel visage aura votre équipe face à Bègles-Bordeaux ? Surtout, l'important c'est de gagner. C'est important pour un premier match de championnat. Ils vont être chauds pour venir gagner chez nous. Ils nous ont battus en amical (défaite 22-21), il va falloir être physique, agressif, mais disciplinés. Pour commencer il faut marquer notre terrain et créer l'ambiance que l'on veut pour nos matches à la maison, avec une défense qui domine l'adversaire. Pour le reste, les joueurs savent comment jouer. Le Stade Français est-il différent de la saison dernière ? Bien sûr qu'il est différent. On a changé de patron, il y a une différence de personnes. Mais je pense que l'esprit du club est toujours là, et personne ne va oublier l'identité du club. On a encore un bon groupe d'une quinzaine de joueur qui était là l'an passé. Et ceux qui sont arrivés sont des joueurs qui voulaient venir au Stade Français. Personne n'est venu juste pour gagner de l'argent, personne n'est venu parce qu'ils n'avaient pas de contrat. Ce sont des joueurs qui veulent jouer au Stade Français. Avec ça il faut se souvenir de notre histoire, et créer désormais la nôtre. Comment avez-vous vécu cet été, avez-vous pensé à partir ? Non, absolument pas. Moi je suis quelqu'un qui, malgré tous mes défauts, reste une personne loyale et j'ai toujours cru qu'il y aurait une solution. Si j'ai senti un peu de pression, c'est qu'il y a beaucoup de joueurs que j'ai fait venir et qui ont apporté leur famille, et j'ai ressenti cette pression. Mais l'ancien président et le nouveau président nous ont toujours dit qu'on s'en sortirait. Et finalement, ils ont trouvé une solution. Ce fut un peu difficile, mais parfois ce n'est pas plus mal. Je ne sais pas si je suis un bon entraîneur de rugby, mais je sais que diriger des changements dans un groupe, comme j'ai pu le faire au Leinster auparavant, ça me plaît. J'aime l'objectif que j'ai cette année. C'est quelque chose qui m'intéresse beaucoup.