Cette Irlande n’a rien d’une terreur

, modifié à
© Reuters
  • Copié
Prochain adversaire de l’équipe de France en "finale" de la Poule D de la Coupe du monde, l’Irlande, poussée dans ses retranchements par des Italiens retrouvés derrière leur capitaine Sergio Parisse, a produit son plus mauvais match depuis le début de la compétition. Sa victoire poussive (16-9) l’envoie en quarts de finale avec les Bleus, mais interroge sur sa valeur réelle.   

"Ils sont fantastiques, ils sont beaux, ils sont costauds, et puis ils jouent en vert." Philippe Saint-André commençait à s’agacer de voir ses prochains adversaires irlandais badés comme jamais quand ces Bleus essuient le plus souvent les critiques depuis le début de la Coupe du monde. La performance plus que poussive livrée ce dimanche par le XV du Trèfle face à une équipe d’Italie, dominée par la France en ouverture de la compétition (32-10), risque de rééquilibrer les commentaires avant la "finale" de la Poule D dimanche, au Millennium de Cardiff.

L’Irlande, après deux démonstrations sans doute un peu trop faciles face au Canada (50-7) et la Roumanie (44-10), assorties de 13 essais inscrits, est entrée dans le dur face à des Italiens transfigurés. Et comment ne pas voir dans le retour aux affaires d’un Sergio Parisse sur une jambe, mais énorme durant ses soixante-cinq minutes de présence sur la pelouse du Stade Olympique, un lien de cause à effet dans cette superbe résistance offerte par les Transalpins à des hommes en vert soudain beaucoup moins flamboyants. Enfin contestés dans les duels et agressés par une Italie conquérante, les joueurs de Joe Schmidt ont peiné pour arracher un succès (16-9) qui les envoie en quarts de finale avec les Bleus, et condamne la Squadra Azzurra, éliminée à l’issue de son meilleur match.

Furno rate le coche

Un Sexton toujours patron de son collectif et une possession, parfois stérile, pour une seule action maîtrisée sur le seul essai du match, signé Keith Earls (10-3, 19e), qui en profite pour chiper à un certain Brian O’Driscoll le record du nombre d’essais inscrits en Coupe du monde (8). Insuffisant pour distancer des Italiens au contact à la pause (10-6).

Des Transalpins décomplexés en mêlée fermée et de plus en plus menaçants après le repos, à l’image de cet essai refusé à Joshua Furno sur une action d’école, un enchaînement parfait vers le large, que le pied en touche du deuxième ligne, victime de la défense désespérée de Peter O'Mahony, vient gâcher (48e). Il faut tout l’abattage du jeune deuxième ligne Iain Henderson (23 ans), énorme d’activité, et la précision au pied relative (4/6) de Sexton (58e, 62e) pour maintenir l’équipe de Jacques Brunel à un essai transformé (16-9), malgré le carton jaune de O'Mahony (72e). Sauf à avoir levé le pied pour mieux se ménager en vue du choc à venir, cette équipe d’Irlande a nettement moins de raisons de bomber le torse. Quant à l’Italie, elle risque de ressasser longtemps les questions sur son rendement si elle avait pu jouer ces deux premiers matches avec son talisman Parisse…  

Europe 1 avec Sports.fr