Ce relais, quelle histoire !

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SYLVAIN LABBE , modifié à
Toujours placé, mais jamais gagnant, le relais 4x100 m français s'est enfin paré d'or ce mercredi, au premier jour des Mondiaux de Dubaï. Idéalement lancé par Alain Bernard, enlevé par les Marseillais Bousquet et Gilot, le collectif tricolore a pu compter sur le final d'un Yannick Agnel retrouvé après sa désillusion individuelle du matin pour devancer en 3'04"78 la Russie et le Brésil. En bronze, les filles du 4x200m NL complètent le tableau.

Toujours placé, mais jamais gagnant, le relais 4x100 m français s'est enfin paré d'or ce mercredi, au premier jour des Mondiaux de Dubaï. Idéalement lancé par Alain Bernard, enlevé par les Marseillais Bousquet et Gilot, le collectif tricolore a pu compter sur le final d'un Yannick Agnel retrouvé après sa désillusion individuelle du matin pour devancer en 3'04"78 la Russie et le Brésil. En bronze, les filles du 4x200m NL complètent le tableau. Toujours placé, mais jamais gagnant, le relais 4x100 m français est enfin monté sur la plus haute marche du podium ce mercredi, au premier jour des Mondiaux de Dubaï. Idéalement lancé par Alain Bernard, enlevé par les Marseillais Bousquet et Gilot, le collectif tricolore a pu compter sur le final d'un Yannick Agnel retrouvé après sa désillusion individuelle du matin pour devancer en 3'04"78 la Russie et le Brésil. Enfin sur la plus haute marche les Bleus ! Il aura fallu que l'équipe de France s'invite pour la première fois de son histoire dans ces Championnats du monde en petit bassin, à Dubaï, pour que le relais tricolore, l'expression même de cette école du sprint français louée et enviée par beaucoup, trouve sa première consécration. Après les désillusions des JO de Pékin en 2008 face aux États-Unis, puis des Mondiaux de Rome en 2009 et du dernier Euro face aux Russes cet été, Alain Bernard et ses coéquipiers, tombeurs de leurs rivaux russes (3'04"82) et brésiliens (3'06"74) (les Etats-Unis, 4èmes, sont écartés du podium, ndlr) ont enfin décroché leur Marseillaise ! Là, dans ce contexte d'un petit bassin, si peu naturel pour eux, les Français ont décroché leur Graal, comme une formidable promesse pour l'avenir sur la route des Mondiaux en grand bassin de Shanghai l'année prochaine, mais surtout de Londres 2012. "Ce titre vaut toutes les médailles", commente ainsi au micro de France 2 un Bernard, capable en séries le matin, contrairement à son habitude, de se coller aux séries - une volonté de sa part... - puis en finale de lancer les Bleus de la meilleure des manières avec à la clé son meilleur chrono de la saison (46"78). Lui qui jusqu'à ce mercredi portait comme une croix ses échecs de Pékin et de Budapest en tant que finisseur. Bernard: "Aujourd'hui, on a laissé tous les problèmes..." "On est souvent allé sur le podium, notamment en relais, mais on n'a jamais gagné", poursuit l'Antibois, suivi dans la performance par les Marseillais Frédérick Bousquet (45"92), à la lutte avec son pote d'entraînement d'Auburn, Cesar Cielo, et Fabien Gilot, capable de reprendre une place dans l'emballage (45"75). "Aujourd'hui, on a laissé tous les problèmes qu'il pouvait y avoir de côté, on a nagé de notre côté de façon libérée, et malgré tout, tous ensemble, c'est ce qui a fait notre force aujourd'hui", apprécie le Champion olympique et double Champion d'Europe de la distance reine, qui n'oublie pas d'impliquer dans l'évènement l'ensemble du collectif. "On n'oublie pas William (Meynard) et Boris (Steinmetz) qui ont nagé les séries ce matin. On n'est pas quatre, on est une grosse équipe, une grosse entité en France. Aujourd'hui, on était six." Un Bernard rejoint dans cet hommage par Fred Bousquet, tout sourire lui aussi: "Aller chercher cette victoire ce soir avec les trois collègues et les deux autres qui étaient dans les gradins, c'est un bonheur, juste un pur bonheur. On se dit qu'on n'aurait pas été capable de faire ça ce soir si William et Boris n'avaient pas été là ce matin pour faire le boulot. " Six garçons enfin sacrés et une médaille d'or au goût particulier pour un Yannick Agnel passé en ce mercredi par tous les états. Tancé le matin même par son entraîneur pour péché de jeunesse en séries du 200m NL, le jeune Niçois, maintenu malgré tout par l'encadrement tricolore en position de dernier relayeur, signe une réaction d'immense champion. "On était un petit peu excentré, donc le but c'était aussi de faire notre course de notre côté et de ne pas se laisser influencer par les lignes adjacentes. Je pense que c'est ce que nous avons réussi à faire et ça a payé au final." A ses côtés, Gilot, autre pilier de l'équipe, savoure tout autant: "Ça fait maintenant un petit moment qu'on l'attendait (la médaille d'or), lâche le Marseillais. On a essayé plusieurs solutions d'ordre de relais. Et on est en train de trouver un équilibre tous ensemble, donc c'est de bon augure pour la suite. On est ravi de gagner aujourd'hui." Une joie partagée et surtout communicative. Quelques minutes seulement après ce premier sacre, ce sont en effet les filles, qui ont su apporter une deuxième médaille au clan tricolore en s'adjugeant le bronze du 4x200m NL. Camille Muffat, Coralie Balmy, Mylène Lazare et Ophélie-Cyrielle Etienne signent un nouveau record de France en 7'38"33 au terme d'une course, dominée par la Chine, capable d'écraser le record du monde en 7'35"94 (contre 7'38"90 pour les Pays-Bas en 2008, à Manchester), devant l'Australie (7'37"57). Mention spéciale à Ophélie-Cyrielle Etienne qui, à la lutte avec les États-Unis, a tenu bon dans le final. Et l'équipe de France, qui dans toute l'histoire ne comptait que deux médailles à son palmarès dans ces Mondiaux en petit bassin, de doubler en une seule journée son total !