Castres, le sacre inattendu

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RUGBY - Déjouant les pronostics, le CO s'est imposé en finale contre le RC Toulon (19-14).

Les drops de Talès. Habitué à faire basculer les matches par ses drops, le Toulonnais Jonny Wilkinson a cette fois laissé la vedette à son vis-à-vis Rémi Talès, samedi, au Stade de France, lors de la finale du Top 14. A deux reprises dans les dix dernières minutes (71e et 76e), le demi d'ouverture du Castres olympique a permis à son équipe de prendre le large au tableau d'affichage jusqu'à compter sept points d'avance (16-9). Une dernière pénalité de Rory Kockott a permis aux joueurs tarnais d'assurer la conquête du Bouclier de Brennus, le quatrième de l'histoire du club après 1949, 1950 et 1993.

Kockott (930x620)

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La malice de Kockott. Auteur de la toute dernière pénalité, le demi de mêlée du CO aura été l'homme clé de cette finale. C'est lui qui a inscrit le seul essai de son équipe alors que le temps effectif de la première période était déjà écoulé. Sur un regroupement devant les poteaux, Kockott a feinté la passe pour filer dans l'en-but en profitant également de la présence "opportune" d'Ibrahima Diarra, qui a gêné Bakkies Botha. Grâce à cet essai transformé, le CO, solide en défense, a mené 10-3 et n'a plus jamais été rejoint par un RCT trop emprunté en attaque.

Wilkinson au Stade de France (930x620)

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Les poteaux de Wilkinson. L'homme de la conquête du titre européen, Jonny Wilkinson, n'a pas été celui du Brennus. A la 6e minute, la première pénalité du capitaine du RCT a trouvé le poteau. A la 25e, sa troisième, du milieu de terrain, a échoué juste au pied des perches. A la 64e minute, "Wilko" a encore touché le poteau. Le champion du monde 2003, auteur de neuf points, a échoué à offrir ce petit plus qui aurait permis au RCT de revenir dans la partie après l'essai de Kockott.

L'émotion du CO. Le Castres olympique a dignement fêté le 20e anniversaire de son titre de 1993 en s'offrant une quatrième couronne et ce, avec la manière. Après avoir dominé le premier de la saison régulière, Clermont, en demi-finales, il a battu en finale le deuxième, Toulon, sacré champion d'Europe il y a deux semaines. "Je ne peux pas trouver les mots pour les émotions qui sortent", a admis Kockott au micro de France Télévisions. "90% des gens en France ont dit que cette finale, c'était David contre Goliath. On a montré du cœur. On n'a aucune star dans cette équipe." Avoir construit un collectif fort, c'est là le tour de force du duo d'entraîneurs, Laurent Labit et Laurent Travers, qui seront la saison prochaine aux commandes du Racing-Métro 92.

Valérie Fourneyron avec François Hollande (930x620)

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Bastareaud en pleurs (930x620)

La déception du RCT. Sacré champion d'Europe aux dépens de Clermont, le RCT a donc échoué dans sa quête d'un doublé (A l'issue de la rencontre, Mathieu Bastareaud, tranchant mais pas décisif, a laissé échapper quelques larmes, photo). Il a également échoué dans sa quête du Brennus pour la deuxième année de rang après son revers de l'an dernier face à Toulouse (18-12). Brouillons en première période, où il ont laissé échappé beaucoup de ballons, les joueurs varois se sont heurtés à un mur, qu'ils n'ont réussi à briser qu'à une seule reprise, par Delon Armitage, alors que le temps réglementaire était déjà écoulé et que le Brennus était entre les mains des Castrais...

Les ambitions de "Wilko". Plutôt que de regretter cette défaite, "Wilko", qui s'est engagé pour une saison de plus avec le RCT, pensait déjà à l'après. "Il faut qu'on continue avec le même état d'esprit la saison prochaine, en ayant appris toutes les leçons", a souligné l'Anglais au micro de France Télévisions. "Il y a eu quelques erreurs, on a manqué un peu de rythme, de compréhension entre tous les joueurs. Castres a su marquer les points sur ses temps forts. Cette saison, ce n'était pas notre moment, mais on va essayer de tout faire pour gagner la saison prochaine." Le message est déjà passé.