Carroll, le verre à moitié plein ?

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PAUL ROUGET , modifié à
Joueur anglais le plus cher de l'histoire, Andy Carroll peine à justifier les 40 millions d'euros que Liverpool a dépensés pour s'attacher ses services. A l'heure de s'attaquer à Manchester United, samedi à partir de 13h45, celui à qui Fabio Capello reproche d'abuser de la boisson doit confirmer le mieux entrevu dans le dernier derby de la Mersey.

Joueur anglais le plus cher de l'histoire, Andy Carroll peine à justifier les 40 millions d'euros que Liverpool a dépensés pour s'attacher ses services. A l'heure de s'attaquer à Manchester United, samedi à partir de 13h45, celui à qui Fabio Capello reproche d'abuser de la boisson doit confirmer le mieux entrevu dans le dernier derby de la Mersey. "Il doit faire attention. S'il veut devenir un bon joueur et un bon professionnel je pense qu'il doit moins boire." Fabio Capello n'y était pas allé par quatre chemins à l'heure de livrer, le mois dernier, le fond de sa pensée sur l'état de forme - plus que discutable - d'Andy Carroll. Des phrases qu'on aurait pu croire, il y a quelques années encore, directement tirées du petit manuel de décryptage du footballeur anglais. Mais certaines habitudes sont tenaces. Surtout pour l'ancien bad boy de Newcastle, qui a longtemps fait, malgré son jeune âge (22 ans), la joie des gazettes d'outre-Manche pour ses différentes incartades hors du terrain. Transféré pour près de 40 millions d'euros chez les Reds lors du dernier mercato hivernal, le gaillard (1m92) y débarque avec l'encombrante étiquette de joueur anglais le plus cher de l'histoire. Pas forcément de quoi gêner celui qui avait assumé la succession d'Alan Shearer chez les Magpies, participant pleinement à la remontée du club parmi l'élite avec 17 buts inscrits en Championship. Le tout avec le numéro 9 sur le dos, après avoir été adoubé par son illustre prédécesseur. Problème : il peine depuis à assumer son transfert sur les rives de la Mersey, et les critiques de Capello ne font aujourd'hui qu'offrir des arguments supplémentaires à ses détracteurs. Downing: "Il faisait déjà du très bon boulot" Mais il n'y a souvent qu'un pas pour passer du statut de zéro à celui de héros, et le dernier derby de Liverpool n'a fait que le confirmer. Carroll ne pouvait en effet guère rêver de meilleur moment - et de meilleur endroit - pour enfin lancer sa saison. En ouvrant le score à Goodison Park et en mettant les siens sur la voie du succès face à Everton lors de la journée précédant la trêve internationale (2-0), il s'est en effet assuré quelques semaines de tranquillité. "Je dédie ce but à tous ceux qui ont cru en moi, disait-il ensuite dans les colonnes du Liverpool Echo. C'est, de loin, mon meilleur moment depuis que je suis ici. Et puis c'est aussi un soulagement d'inscrire mon premier but de la saison, en plus face à Everton..." Une prestation à vite confirmer, ce dont il est bien conscient. "Je dois continuer sur ma lancée et réussir ce genre de choses chaque semaine", conclut-il. Il est vrai qu'il souffre clairement de la comparaison avec l'habituel titulaire à la pointe de l'attaque, l'Uruguayen Luis Suarez, qui est déjà devenu une idole à Anfield. Pour la recrue estivale Stewart Downing, son coéquipier en sélection anglaise est en tout cas sur la bonne voie. "Andy est lancé maintenant ! Même sans marquer, il faisait déjà du très bon boulot et il l'a mérité. Ce but est un vrai bonus et je suis sûr qu'il va capitaliser dessus", confie l'ancien de Middlesbrough. Samedi, s'il n'est pas certain de débuter le choc très attendu face à une équipe de Manchester United toujours invaincue, Andy Caroll aura forcément sa chance. Une opportunité, face à Wayne Rooney, de prouver qu'il a les armes pour remplacer l'habituel titulaire du poste chez les Three Lions, qui sera suspendu pour les trois premiers matches de l'Euro.