Bozzetto s'offre le bronze

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JO 2010 - Le snowboarder français a pris la troisième place du slalom géant parallèle.

JO 2010 - Le snowboarder français a pris la troisième place du slalom géant parallèle. Et de onze ! Directeur technique national des équipes de France de ski (hors sports de glace), Fabien Saguez avait fixé les ambitions tricolores à dix récompenses dans ces Jeux 2010. L'objectif, atteint il y a quatre jours par Marion Josserand en skicross, a été dépassé ce samedi. Grâce à l'un des vétérans de la délégation bleue: Mathieu Bozzetto. Sauf exploit d'un fondeur, dimanche, sur le 50 km, le compteur français sera toujours bloqué à onze à l'heure de la cérémonie de clôture. Ni plus ni moins que le record national établi à Salt Lake City en 2002. C'est dire si la médaille de bronze décrochée ce jour par Mathieu Bozzetto est d'importance. Pour le snowboard tricolore, crédité de trois distinctions à Vancouver avec les contributions argentée et bronzée de Déborah Anthonioz et Tony Ramoin. Mais aussi et surtout pour l'intéressé qui, à 36 ans, n'avait plus qu'à réaliser son rêve olympique pour parachever sa riche carrière. "Je ne sais pas quoi dire. J'ai tellement eu peur de finir quatrième. Je n'arrive même pas à parler", réagissait à chaud le Chambérien, très ému devant les caméras de France Télévision. "Je pensais que j'allais vivre un calvaire aujourd'hui" Présent à Nagano comme à Salt Lake City, Mathieu Bozzetto avait caressé le podium turinois il y a quatre ans, échouant alors à la plus frustrante des places: la quatrième. Une déception tenace qui l'avait poussé l'an dernier à sortir de sa retraite anticipée pour relever un ultime défi olympique, celui de Vancouver. Lui, le double médaillé d'argent des Championnats du monde 1999 et 2001, le recordman de victoires (35) et de podiums (64) en Coupe du monde de slalom et slalom géant parallèle, deux fois gratifié du gros globe de cristal en fin de saison, en 1999 et en 2000. Or, cette médaille olympique, Mathieu Bozzetto est véritablement allé la cueillir. Sanctionné du neuvième temps des qualifications, dos au mur en huitièmes de finale puis en quarts après s'être incliné lors du premier run, le Savoyard n'a rien pu en revanche face au n°1 mondial, l'Autrichien Karl Benjamin, ainsi contraint d'en passer par la petite finale pour ne pas repartir bredouille du Canadien. Le sort alors s'est enfin décidé à lui sourire, en se jouant de son adversaire russe, le jeune Stanislav Detkov, victime de sa fougue au départ de la seconde manche alors qu'il avait près d'une seconde de retard sur le Français à effacer. "Je n'en reviens pas parce que je déteste cette neige dure qui n'accroche pas. Je pensais que j'allais vivre un calvaire aujourd'hui alors je ne m'attendais pas à ce dénouement", avouait Mathieu Bozzetto après coup, des trémolos dans la voix. Attendu avant les Jeux comme pouvaient l'être ses homologues snowboarders Mathieu Crépel ou Paul-Henri De Le Rue, le Chambérien peut s'enorgueillir d'avoir répondu présent à Vancouver. Chose que peu de leaders de la délégation française ont su faire dans ces Jeux 2010.