Bousquet, la boulette

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LAURENT DUYCK , modifié à
Vice-champion du monde en titre et prétendant à une nouvelle médaille sur la distance, Frédérick Bousquet a été éliminé vendredi matin, dès les séries du 50m nage libre des Mondiaux de Shanghai. A trop vouloir gérer ce premier tour, le Marseillais a fait une erreur, terminant dernier de sa série en 22"38. Rédhibitoire pour Bousquet, qui abandonne à Alain Bernard le flambeau cet après-midi en demi-finales.

Vice-champion du monde en titre et prétendant à une nouvelle médaille sur la distance, Frédérick Bousquet a été éliminé vendredi matin, dès les séries du 50m nage libre des Mondiaux de Shanghai. A trop vouloir gérer ce premier tour, le Marseillais a fait une erreur, terminant dernier de sa série en 22"38. Rédhibitoire pour Bousquet, qui abandonne à Alain Bernard le flambeau cet après-midi en demi-finales. "Les gens pensent que le 50 mètres, c'est super simple, tu plonges et tu es au bout... Mais c'est sans doute l'une des courses les plus difficiles à aborder", rappelait Denis Auguin, l'entraîneur d'Alain Bernard, à la veille de l'entrée en lice de son poulain sur la distance à Shanghai. "C'est un exercice périlleux dans le sens où il ne faut rien rater." Pas plus en demi-finales qu'en séries. Qu'on soit jeune... ou expérimenté comme Frédérick Bousquet, huit ans d'équipe de France derrière lui, une brouette de titres nationaux et quelques belles médailles internationales notamment son titre de vice-champion du monde sur la distance en 2009 à Rome, piégé comme un bleu dès les séries vendredi matin. "Je fais une erreur et je la paie cash", résume-t-il. Quatrième lundi du 50 mètres papillon, le Catalan expatrié aux États-Unis, qui avait le secret espoir de faire enfin tomber Cesar Cielo, l'empereur du 50 depuis les Jeux Olympiques de Pékin, a péché par excès de confiance. "Je vois que la première série rapide ne nage pas très vite et, du coup, je me relâche avant la course. Le but, c'était de faire la course sans s'engager. Je suis parti trop relâché sur le plot et je reste trop longtemps sous l'eau plutôt que de ressortir et d'attaquer", a-t-il expliqué. "Je reste enfoncé après la reprise de nage et je me dis: "Ce n'est pas grave, ma force c'est le deuxième 25 et je vais les passer." "En me disant ça, je ne mets pas un effort supplémentaire et ça ne peut pas passer, c'est sûr." Le relais pour digérer ? La sanction est immédiate: huitième et dernier de sa série en 22"38. Rédhibitoire à ce niveau... "Après coup, je me dis: " comment t'as fait pour penser ça ?"", s'interroge l'élève de Brett Hawke. Trop tard, le mal est fait. Et à la surprise générale. "Quoi ? Bousquet est éliminé ?", avait du mal à en revenir Cesar Cielo, qui partage le meilleur temps des séries avec l'Américain Nathan Adrian et le nageur de Trinité-et-Tobago, George Bovell (22"03). "Ça veut dire que même à 30 ans, on continue d'apprendre et on continue de prendre des claques, relativise Bousquet. Ce n'est pas la première et ce ne sera sûrement pas la dernière (...) Il faut que ça me serve pour être plus fort l'année prochaine." En attendant, il devra réussir à remettre le bouton "marche" en vue du relais 4x100 4 nages. "Je n'ai pas le droit de m'apitoyer sur mon pauvre petit sort, prévient-il. Il va falloir que j'assume ma place et que je nage un gros 100 pap." Si tant est que son beau-frère, Florent Manaudou, qui pourrait nager les séries, ne lui pique pas finalement sa place... L'expérience n'est visiblement plus une valeur refuge.