Bouhail: "Reprendre mon titre"

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Propos recueillis par PAULINE JOSEPH , modifié à
Six mois après son titre mondial, le premier de l'histoire de la gymnastique française, Thomas Bouhail, champion d'Europe au saut de cheval en 2009, espère conquérir une nouvelle couronne continentale cette semaine lors des "Europe" de Berlin. Les Jeux Olympiques déjà en tête, le Français est aussi décontracté qu'ambitieux.

Six mois après son titre mondial, le premier de l'histoire de la gymnastique française, Thomas Bouhail, champion d'Europe au saut de cheval en 2009, espère conquérir une nouvelle couronne continentale cette semaine à Berlin. Les Jeux Olympiques déjà en tête, le Tricolore est aussi décontracté qu'ambitieux. Thomas, dans quel état d'esprit abordez-vous ces championnats d'Europe ? Peu importe la compétition en question, j'y vais toujours pour faire du mieux que je peux. Que ce soit un championnat du monde ou un championnat de France, je vise toujours le meilleur. Je concours toujours avec la même envie, mais aussi les mêmes interrogations concernant les sauts... Je me concentre et j'y vais toujours avec la même intensité. Quels sont vos objectifs personnels et d'une manière plus générale, ceux de l'équipe de France ? L'objectif de l'équipe de France, c'est de ramener six médailles, sachant qu'on a la possibilité de faire neuf finales. D'un point de vue personnel, j'aimerais, forcément, reprendre mon titre européen au saut de cheval et parallèlement à ça, j'aimerais réussir à me hisser en finale au sol pour essayer de grimper sur un podium. La France est un vrai réservoir de talents. Le potentiel de cette équipe semble énorme... Même si ça fait plusieurs années qu'on a du mal à sortir la tête de l'eau, on a toujours été bon. Au vu de nos dernières compétitions, je pense qu'on a retrouvé une équipe de France performante, comme l'ont démontré les championnats du monde, où l'on s'est hissé parmi les cinq meilleures nations en ramenant notamment un titre mondial. On a un sacré potentiel et on a un collectif vraiment très puissant. Maintenant, l'important c'est de le prouver lors des grands évènements. On a de grandes ambitions pour ces championnats d'Europe et j'espère qu'on va réussir à les concrétiser. D'ailleurs, vous êtes une des têtes de gondole de cette équipe ... Je ne sais pas (rires). C'est vrai que j'ai fait pas mal de bons résultats au cours de ces dernières années. Mais c'est quand même Yann Cucherat qui reste notre leader. C'est lui le capitaine attitré de toute cette équipe. "J'aime bien être le rigolo du groupe" Vous aviez conquis le titre continental à Milan il y a deux ans et vous n'aviez pas pu défendre cette couronne l'année passée en raison d'une blessure. Etes-vous revanchard ? Il y a forcément un petit désir de revanche. J'ai d'autant plus de regrets que l'année dernière, le titre européen était beaucoup plus abordable, en raison de l'absence de la plupart des grandes nations, qui n'avaient pas pu se déplacer à cause du nuage de cendre du au volcan islandais. Il manquait presque tous les pays de l'Est, soit les meilleurs au saut de cheval. Pour moi, c'était un peu décevant... Mais j'ai réussi à mettre cette rancoeur de côté. Depuis 2008, vous ne cessez de progresser. On a l'impression que vous montez en puissance au fil des compétitions ... Pourvu que ça dure (rires) ! C'est vrai que j'ai beaucoup progressé ces dernières années. J'espère continuer et pour ça, je donne toujours le maximum quand je prends part à une compétition. Vous êtes réputé pour votre côté un peu fou, mais aussi pour votre sérieux. Est-ce mélange explosif qui vous permet de réussir de telles performances ? On me dit un peu fanfaron. Et c'est vrai. J'aime bien aborder les compétitions de cette manière. C'est mon tempérament de prendre les choses, non pas à la légère, mais sans pression. J'aime bien être le rigolo du groupe, tout en me concentrant dans les moments clés. Je n'ai pas besoin de m'enfermer dans ma bulle pendant des semaines avant l'échéance. Je me concentre sur le strict minimum, mais c'est une concentration optimale. "Les Jeux, j'y pense tout le temps !" Il y a six mois, vous êtes devenu le premier Français champion du monde de gymnastique, au saut à Rotterdam. Comment analysez-vous ce titre avec le recul ? Grâce à ce titre, je vais laisser une trace dans l'histoire de la gymnastique française. Ça fait des années que je pratique ce sport au plus haut niveau, donc c'est un réel plaisir d'inscrire son nom au palmarès des championnats du monde. Maintenant, le but pour l'équipe de France c'est d'en reconquérir un autre au plus vite. Ne pas attendre encore une centaine d'années avant de rééditer tout ça. Tout le monde travaille dur dans cette optique. Ce titre, qu'a-t-il changé pour vous ? Ce titre mondial me tourne de suite vers les Jeux Olympiques, seul titre que je n'ai pas encore gagné. Ça me permet d'espérer un titre à Londres et, forcément, ça me motive et ça me met en confiance. J'aimerais rééditer ce genre de performance, que ce que j'ai vécu à Rotterdam ne m'arrive pas qu'une fois. Les Jeux Olympiques sont donc déjà en ligne de mire ? J'y pense tout le temps ! Mais je sais qu'il faudra passer par les qualifications, qui se tiendront au mois d'octobre. Cette année est vraiment primordiale. Pour le moment, je me concentre à 200% sur l'équipe de France, puisqu'on qualifie d'abord l'équipe avant ses différents représentants, et ensuite je mettrais en place une préparation spécifique. Considérez-vous ces championnats d'Europe comme une répétition générale avant les J.O. ? C'est vrai qu'au saut de cheval, le niveau européen est le même que le niveau mondial. Tous les meilleurs athlètes sont européens, hormis un Coréen qui se détache du reste de l'Asie, donc je considère vraiment ces "Europe" comme un test grandeur nature, où je vais me mesurer aux meilleurs sauteurs mondiaux.