Bouchet : "un coup dur porté à l'OM"

© REUTERS
  • Copié
avec la rédaction d'Europe 1 , modifié à
RÉACTION - L'ancien président de l'OM (2002 à janvier 2005) est revenu sur la mise en examen de ses successeurs.

Des quatre derniers présidents de l'OM, il est le seul qui ne va pas passer la soirée en garde à vue. Christophe Bouchet, qui a dirigé le club phocéen de 2002 à janvier 2005, a réagi mardi dans Europe 1 Soir à l'arrestation de ses trois successeurs, Pape Diouf, Jean-Claude Dassier et Vincent Labrune, actuel président du club leader de Ligue 1. "C'est la stupeur, c'est un peu étonnant, c'est une mise en scène importante", souligne Christophe Bouchet, alors que l'équipe de France reçoit la Suède, mardi soir, en match amical, au stade Vélodrome de Marseille. "J'imagine que les enquêteurs n'y sont pas allés la fleur au fusil, qu'ils avaient quelques éléments. Effectivement, c'est un coup dur porté au club et à Marseille."

>> LIRE AUSSI : OM : Labrune, Diouf et Dassier placés en garde à vue

Dix personnes en garde à vue. En tout, ce sont dix personnes qui ont été mises en examen, dont le bras droit de Labrune, Philippe Pérez. Six autres membres ou ex-membres de l'état-major du club, ainsi que des intermédiaires et agents de joueurs, ont également été arrêtés et sont eux aussi en garde à vue. L'ancien directeur sportif de l'OM, José Anigo, désormais recruteur pour le club marseillais sur le continent africain et installé au Maroc, n'avait pas été interpellé mardi mais "doit être aussi entendu" dans cette enquête, ont dit les mêmes sources. 

Il s'agit notamment d'examiner des "contentieux" et "transferts effectués ces dernières années", ont dit ces sources, et de présumées "fraudes liées" à ceux-ci. Les policiers pensent qu'il y aurait eu, à l'occasion de transferts d'importance, essentiellement des commissions et des rétro-commissions (de l'argent des commissions reversé à d'autres, ndlr) "dans lesquelles des membres du milieu apparaissent". "Quand on parle de commissions, de quoi s'agit-il ?", fait mine de s'interroger Christophe Bouchet. "Un joueur négocie son contrat avec un agent de joueurs, qui touche une commission. Ce sont des sommes très importantes. C'est comme quand vous achetez une maison et qu'il y a un agent immobilier. Cet agent immobilier touche une somme sur la vente de la maison et après il fait ce qu'il veut de cette somme. Alors, évidemment, on n'est pas dans les mêmes rapports financiers."

Le transfert de Gignac dans le collimateur. Parmi les transferts étudiés (Souleymane Diawara, de Bordeaux à Marseille, Samir Nasri, de Marseille à Arsenal,...), un serait particulièrement dans le viseur judiciaire : celui d'André-Pierre Gignac, qui devrait être titulaire, mardi soir, face à la Suède. "C'est spectaculaire parce que ça tombe le jour de France-Suède", a relevé l'ancien sélectionneur des Bleus, Raymond Domenech.

Ecoutez Raymond Domenech :

Raymond Domenech dans "le Club de la Presse...par Europe1fr

"En tant que dirigeant, on est parfois dans des situations où il faut parfois savoir dire non", rappelle Raymond Domenech. Christophe Bouchet le concède. "Les gens qui viennent vous voir essaient toujours d'améliorer leur ordinaire et de gagner de l'argent facilement en faisant des circuits un peu étrange", reconnaît l'ancien dirigeant phocéen. "Dans ces cas-là, il faut être très ferme et Pape Diouf (à l'époque manager du club, ndlr) a souvent été à mes côtés dans ces cas-là et quand vous voyez que le circuit commence à dériver, il suffit de dire non. Ce n'est pas toujours facile de dire non. Dans l'enthousiasme des mercatos ou des victoires, peut-être qu'on se laisse plus aller, mais c'est juste une supposition."