Bordeaux creuse encore

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Benoît CONTA , modifié à
Alors qu'ils vivent une saison déjà bien difficile, les Girondins ont touché le fond, samedi, en étant tenu en échec sur leur terrain par Arles-Avignon (0-0). Une performance qui a déclenché l'ire du public, qui s'est finalement décidé à chambrer son équipe. Du côté des acteurs du club, c'est l'incompréhension qui domine, même si Jean-Louis Triaud tente vainement d'agiter le cocotier.

Alors que Bordeaux vit déjà une saison bien difficile, les Girondins ont touché le fond, samedi, en étant tenu en échec sur leur terrain par Arles-Avignon (0-0). Une performance qui a déclenché l'ire du public, qui s'est finalement décidé à chambrer son équipe. Du côté des acteurs du club, c'est l'incompréhension qui domine, même si Jean-Louis Triaud tente vainement d'agiter le cocotier. "On se fait ch..., On se fait ch..., On se fait ch...". C'est avec ces mots que les supporters bordelais ont décidé d'accompagner la fin de match des Girondins, samedi, face à Arles-Avignon (0-0). Une réaction au match ridicule livré par les joueurs, face à la plus mauvaise équipe du championnat. Des moqueries que Cédric Carrasso, le portier girondin, comprend. "Dans la vie, tu n'as que ce que tu mérites. Si ça vient de deux ou trois personnes isolées, tu te dis que tu ne peux pas faire l'unanimité. Mais quand cela vient de l'ensemble du stade, c'est qu'il y a une raison. Il faut être réaliste dans cette situation. Je pense que nous avons un devoir vis-à-vis du maillot que l'on porte. Il faut au moins montrer de la détermination et se battre", souffle le gardien, sur le site de Sud Ouest. Une résignation symptomatique d'un club qui se laisse doucement glisser vers la médiocrité. "On avait l'occasion de sauver notre saison en luttant pour la 6e place et on n'est pas capables de battre une équipe qui n'avait plus rien à gagner. C'est une désillusion de plus, on les accumule. Il faut arrêter de se voiler la face : sur ce qu'on montre sur le terrain, on est très loin des attentes du club", lâche de son côté Alou Diarra. Un état de lieu lucide, certes, mais qui ne déclenche pas spécialement de réaction au sein d'un effectif, qui se laisse doucement vivre, sans montrer une quelconque motivation une fois sur le terrain. "Certaines individualités n'ont pas été la hauteur. On aurait dû tuer la partie dès le départ mais il n'y a pas eu d'envie collective", reconnaissait Nicolas De Tavernost, le patron de M6, l'actionnaire principal du club. Tavernost: "Il faut finir la saison, après on verra" Resté immobile en tribune de longues minutes après le match, Jean-Louis Triaud s'est ensuite présenté devant la presse, pour tenter de secouer ses joueurs. "Je suis ravi, super match", démarre le président, acide, dans des propos rapportés par Sud Ouest. "On a perdu deux points à domicile contre une équipe qui avait pris 12 points sur la saison. On a frisé le ridicule et on a été dans le jeu proche du néant", continue un Triaud agacé. "Pas d'engagement. Je ne sais pas moi, je me dis qu'il y a un vrai problème psychologique chez des joueurs comme ça. Je vois qu'ils n'arrivent pas à faire un contrôle, ils ratent des passes, ils marchent sur le ballon. C'est presque une comédie". Des déclarations qui n'auront sans doute aucun effet sur un effectif anesthésié. "Ça fait bientôt 15 mois que c'est pénible pour nous. Je ressens de la colère. On a un groupe qui peut faire largement mieux que ce qu'il montre", complète le président, sur les ondes de RMC, alors que son actionnaire préfère se projeter vers l'an prochain: "Il faut finir la saison, puis on regardera ce qu'il faut faire". Ce qu'il faudra faire notamment à propos d'un Jean Tigana qui semble dans une position intenable, même si son président le soutient: "Il semble avoir toujours autant d'enthousiasme. Ça nous convient". Une mansuétude dont ne bénéficieront sûrement pas certains joueurs: "S'ils sont apathiques, contractés, stressés et sans envie, Tigana n'y est pour rien".