Bolt: "satisfait d'avoir gagné"

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Propos recueillis par Benoît CONTA, au Stade de France , modifié à
ATHLE - Le Jamaïcain revient sur sa victoire lors du meeting Areva, au Stade de France.

ATHLE - Le Jamaïcain revient sur sa victoire lors du meeting Areva, au Stade de France. Usain, êtes-vous satisfait de votre course ? Je suis déjà satisfait d'avoir gagné, même si ce n'était pas la meilleure course de ma vie. Je pense que je manque encore de rythme, il me manque encore de la compétition. Il me manque également encore de la force. Est-ce à cause votre blessure (au tendon d'Achille, ndlr) ? Oui je pense que c'est lié. Il me manque encore du travail de fond. Je vais revenir en Jamaïque pour travailler pendant deux semaines, et revenir ensuite en Europe à mon meilleur niveau. Même diminué, vous êtes tout de même meilleur que les autres... Tout est une question de détermination, de volonté. Je n'étais honnêtement pas à mon meilleur niveau. Mais quand vous courrez contre les meilleurs, cela vous oblige à donner le meilleur de vous-même. Sur votre blessure, parvenez-vous à la gérer ? Oui, je pense que dans deux ou trois semaines tout ira bien. C'est un petit peu long à guérir totalement, mais dans quelques temps, je serais bien, et prêt à courir de nouveau. Je pense que je reviendrai pour le meeting de Stockholm (6 août), même si ce n'est pas encore sûr. "Vous ne pouvez jamais savoir qui va sortir du chapeau" Est-ce pour cela que vous préférez vous aligner sur 100 mètres, et pas sur 200 ? Oui, bien sûr. Ma blessure me handicape plus sur le 200 mètres, c'est pour cela que je me contente de faire le 100 mètres. Mais je ne suis pas si inquiet que cela. Je sais que je serais guéri avant la fin de la saison. Vous travaillez donc moins à cause de votre blessure ? Je dois prendre mon temps pour retrouver tous mes moyens, et c'est ce que je compte faire pour revenir à mon meilleur niveau. Est-ce que courir contre Asafa Powell vous donne une motivation supplémentaire ? Je ne veux prendre un adversaire et me focaliser dessus. Parce que, par exemple, vous avez ce gars de Paris, Christophe Lemaitre, il est sorti de nulle part et il a couru 9"98. Vous ne pouvez jamais savoir qui va sortir du chapeau sur une course. Donc je me concentre sur tout le monde lors de la course. Ça peut être Asafa, ou Tyson (Gay), ça peut-être n'importe qui. Vous pensez que vos compagnons d'entraînement, Yohan Blake et Daniel Bailey, peuvent s'approcher encore un peu plus de vous ? Je ne sais pas. Je n'ai pas revu la course, je ne connais même pas les temps, même pas le mien. Je crois que j'ai fait 9"83 (corrigé à 9"84, ndlr). Mais pour moi, ce sont de bons gars, je les connais bien. Si vous travaillez, et que vous vous concentrez pour être meilleurs, vous y arriverez. Je pense qu'ils ne vont allez qu'en progressant. Je garde un oeil sur eux. "Mon modèle c'est Kevin Garnett" Vous avez dit aimer Paris, que pensez-vous du Stade de France ? Il est formidable. Quand je suis là les gens me montrent beaucoup d'amour. Pour moi c'est très important de voir la foule m'acclamer. Ça me donne envie de donner le meilleur de moi. Car s'ils me voient être bon, il vont vouloir revenir encore année après année. J'ai ressenti également beaucoup d'amour dans les rues. J'ai adoré cela. On vous-même vu faire le DJ sur le parvis de l'Hôtel de Ville.. Oui. J'ai beaucoup apprécié faire ça. Je pense que je reviendrai l'an prochain pour le faire de nouveau. Vous inspirez beaucoup de gens, qui vous a inspiré ? Déjà il y a mes parents. Il y a eu aussi Michael Johnson. Mais désormais, mon modèle c'est Kevin Garnett (basketteur des Boston Celtics). Il a un énorme coeur, il travaille dur. Je veux être exactement comme lui car il travaille très dur pour être le meilleur tout le temps. Tout le monde dans le public imite désormais votre geste (le doigt levé vers le ciel), allez-vous en introduire un nouveau désormais ? Non, c'est ma signature désormais. J'ai même ma ligne de vêtement avec ce geste. Vous avez le geste de Michael Jordan lorsqu'il dunke, moi je vais garder le mien. Dans les prochaines années, ça restera ma signature.