Bolt cherche le top départ

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Thomas SINIECKI , modifié à
Usain Bolt ne s'imagine pas un seul instant ne pas conserver son titre mondial sur 100 m. Mieux que ça, il pense qu'une victoire facile lui tend les bras si son départ est réussi. Pourtant, le Jamaïquain traîne avant les Mondiaux un dixième de retard sur son compatriote Asafa Powell, sur les bilans de la saison. Dimanche, la finale de la distance reine à Daegu sera seule juge de paix.

Usain Bolt ne s'imagine pas un seul instant ne pas conserver son titre mondial sur 100 m. Mieux que ça, il pense qu'une victoire facile lui tend les bras si son départ est réussi. Pourtant, le Jamaïquain traîne avant les Mondiaux un dixième de retard sur son compatriote Asafa Powell, sur les bilans de la saison. Dimanche, la finale de la distance reine à Daegu sera seule juge de paix. Jusqu'ici, Usain Bolt n'est pas vraiment un adepte de La Fontaine. En 2011, pour gagner, le Jamaïquain n'a pas eu besoin de partir à point. Juste de courir. Mais le triple recordman du monde (100 m, 200 m, 4x100 m) n'est pas né de la dernière pluie, et sait pertinemment que pour conserver son titre mondial sur la distance reine dimanche, il faudra voir plus haut que ses 9''88. Bien plus haut, même. "Beaucoup de gens voudront une course rapide, alors je pense que 9"7 devrait faire l'affaire." Facile à dire... Mais glaner quasiment deux dixièmes ne se réussit pas d'un simple coup de baguette magique. Pour Bolt, ça se jouera surtout dans les starting-blocks. "Si je prends un bon départ (...) il n'y aura aucun problème pour moi. Je pense que je peux l'emporter facilement." A l'aube de ses 25 ans, est-il trop confiant, ou simplement serein ? La parole est d'or lorsqu'il s'agit de celle d'un mythe, mais la question se pose. Au vu des meilleures performances mondiales de l'année sur 100 m (en prenant en compte seulement les participants de Daegu), le Jamaïquain vaut une médaille de bronze, pas mieux. Ce n'est pas évident à admettre, mais c'est ainsi. Asafa Powell a fait mieux que lui d'un dixième (9"78) et Richard Thompson a réussi un chrono en 9"85. "Lorsque je suis lancé, je ne pense pas que quiconque puisse rivaliser" Pas de quoi impressionner pour autant la montagne. Bolt est vraiment persuadé qu'en cas de départ correct, il s'envolera. "Lorsque je suis lancé, je ne pense pas que quiconque puisse rivaliser avec moi, quel que soit mon état de forme." Démentiel en 2008 et 2009, le champion promène une assurance qui peut s'interpréter en un excès de suffisance, peut-être pour la première fois de sa carrière. Car cette fois, sa dynamique est floue et ne plaide pas en sa faveur. "Les blessures m'ont perturbé, je n'ai pas vraiment pu me donner à fond en début de saison. Il a fallu que je reprenne pratiquement tout à zéro pour les départs. C'est dur de s'y remettre quand on manque de compétition." Les départs, les départs et encore les départs. Pas de doute, Bolt a ciblé son axe de travail à l'approche des Mondiaux. Mais même en cas de départ parfait - donc de course parfaite - le Jamaïquain a prévenu, une nouvelle fois: "Il n'y aura pas de record." Lucide et cohérent, puisque la "Foudre" a bloqué son objectif à 9"70 et que son hallucinant chrono de Berlin en 2009 affiche 9"58... Cette année, seuls compteront les titres. Pour rien au monde, le roi du sprint n'imagine passer à côté d'un grand rendez-vous international. "Quand je suis arrivé, j'ai ressenti cette émotion. Lorsque j'ai vu les gens qui m'acclamaient à l'aéroport, j'ai senti monter en moi l'ambiance des Mondiaux." Et quand Bolt est dans l'ambiance...