Bini: "Le Mondial promet d'être grandiose"

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Propos recueillis par PAULINE JOSEPH , modifié à
Invaincue depuis août 2009, l'équipe de France féminine de football fera sa rentrée 2011 le 2 mars prochain, lors du tournoi de Chypre. Un vrai test, à seulement quatre mois de la Coupe du monde allemande. S'il est conscient du chemin qu'il reste à parcourir, Bruno Bini, le sélectionneur des Bleues, croit fermement au potentiel de son équipe.

Invaincue depuis août 2009, l'équipe de France féminine de football fera sa rentrée 2011 le 2 mars prochain, lors du tournoi de Chypre. Un vrai test, à seulement quatre mois de la Coupe du monde allemande. S'il est conscient du chemin qu'il reste à parcourir, Bruno Bini, le sélectionneur des Bleues, croit fermement au potentiel de son équipe. Bruno, sur vos quinze derniers matches, vous en avez gagné quatorze, pour un match nul. C'est un bilan plus que flatteur... C'est très bien. Mais on est sûr que d'une seule chose aujourd'hui: cette série d'invincibilité ne durera pas autant que les impôts ! On prend tout ce qu'il y a à prendre, mais on sait qu'on est loin d'être invincible. Grâce à cette bonne dynamique, pensez-vous avoir réduit l'écart avec les grosses écuries, comme l'Allemagne ou les États-Unis ? On est dans les cinq meilleures nations européennes (5e au classement UEFA, ndlr), on était quart de finaliste à l'Euro, c'est bien. Mais pour arriver au niveau de ces deux nations, il nous manque le petit "truc" qui va faire qu'à un moment donné, on va prendre confiance et être pris dans un engrenage positif. L'Allemagne est tellement titrée et a une telle culture de la gagne, que même quand ça ne va pas fort, elle s'en sort toujours. Vous savez, c'est toujours comme ça, quand vous êtes derniers du classement, lorsque vous tirez sur le poteau, ça sort, alors que quand vous êtes premiers, ça rentre. Pour la phase de groupe de la Coupe du monde, vous êtes tombé dans le groupe de la mort (Allemagne, Canada, Nigeria), mais vous semblez pouvoir en sortir... Ce sera notre objectif. A l'Euro, on était tombé avec la Norvège, toujours l'Allemagne, et l'Islande. C'était un gros groupe. Mais on a cru en nous et on s'est donné les moyens de réussir. Il faudra repartir avec le même esprit en juillet. "En Allemagne, la ferveur est exceptionnelle" Le match de poule face à l'Allemagne, au Borussia-Park de Mönchengladbach, se déroulera à guichets fermés. Vous allez donc jouer devant 48.000 spectateurs.... Personnellement, ça ne me gêne pas. Je suis dans ma bulle pendant les matches. Bien sûr que j'envie tout ça, mais quand je suis dans mon match, qu'il y ait 300 ou 48.000 spectateurs, ça ne change rien. Pour les filles, ça risque en revanche d'être plus compliqué. Ce sera à moi d'avoir le bon discours pour qu'elles arrivent à faire abstraction de tout ça. Le mondial promet d'être grandiose. L'Allemagne, c'est le pays du football au féminin, la ferveur est exceptionnelle. Qu'est ce qui manque à la France pour provoquer un tel engouement populaire ? Peut-être un titre. Peut-être une belle campagne à la Coupe du Monde. Ou peut-être plus d'exposition médiatique. On fait quand même 8 000 à 10 000 spectateurs par match maintenant et j'espère qu'ils seront encore plus nombreux à venir nous supporter pour les éliminatoires des championnats d'Europe. Quels seront vos objectifs lors du tournoi de Chypre (du 2 au 9 mars prochain) ? On veut avant tout effectuer une bonne préparation en vue de la Coupe du monde, continuer à affiner notre style de jeu et garder le même schéma tout en donnant du temps de jeu aux joueuses qui n'en ont pas beaucoup durant les qualifications. On aimerait sortir de la poule et jouer les premières places. "Soubeyrand, la référence" Considérez-vous ce tournoi comme un test avant la Coupe du monde ? C'est un gros test, un gros temps de la préparation, à tous les niveaux. Car le plateau est relevé (Canada, Corée du Nord et Angleterre notamment, ndlr) et d'ici à juillet, on n'aura pas beaucoup de regroupement, hormis lors du match amical face à l'Écosse (mercredi 18 mai 2011, date à confirmer, ndlr). On sera ensuite directement dans le grand bain. Vous affronterez la Suisse lors de la première journée à Chypre. C'est un adversaire que vous connaissez bien... Très bien même, puisqu'on les a déjà joué trois fois pendant les deux dernières années et qu'on a l'habitude de gagner. Mais les matches sont tous différents les uns des autres. On aura ensuite les Pays-Bas, qui restent un mauvais souvenir, car on avait perdu contre eux aux tirs aux buts en quarts de finale du championnat d'Europe. Puis, la Nouvelle-Zélande. Ce sont des équipes qui se tiennent, mais abordables. Ceci dit, l'important sera de gagner les matches lors de la Coupe du monde, et non pas à Chypre, même si en gagnant les rencontres de ce tournoi, on sera bien préparé pour aller en Allemagne. Un petit mot sur Sandrine Soubeyrand, qui détient le plus grand nombre de sélections (155) en Équipe de France, toutes catégories confondues. C'est énorme ! Je souhaite à tous les entraîneurs de croiser sur leur route une joueuse, ou un joueur, comme ça ! C'est un seigneur. Ce n'est que du bonheur d'avoir rencontré cette femme. Sur le terrain comme dans les vestiaires, elle est admirable. Elle apporte son expérience, sans forcément beaucoup parler. Soub', c'est la classe, la référence. C'est comme une adjointe de plus pour moi ! J'espère qu'on se qualifiera pour les Jeux Olympiques et qu'elle fera un an de plus avec nous.