Bernard prend du réconfort

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LAURENT DUYCK , modifié à
Si Frédérick Bousquet, imprudent en séries, a été sorti prématurément, Alain Bernard sera lui bien présent en finale du 50 mètres nage libre des Mondiaux de Shanghai. Pas avec les mêmes ambitions que le Marseillais. L'Antibois cherchera avant tout à se relâcher, ce dont il a bien du mal depuis le début de la compétition, pour tenter de créer la surprise face à Cielo et consorts.

Si Frédérick Bousquet, imprudent en séries, a été sorti prématurément, Alain Bernard sera lui bien présent en finale du 50 mètres nage libre des Mondiaux de Shanghai. Pas avec les mêmes ambitions que le Marseillais. L'Antibois cherchera avant tout à se relâcher, ce dont il a bien du mal depuis le début de la compétition, pour tenter de créer la surprise face à Cielo et consorts. Tendu Alain Bernard ? Il avoue l'avoir été ce vendredi matin à l'heure de replonger dans le bassin de l'Oriental Sports Center, quatre jours après avoir quitté la piscine avec une médaille d'argent amère obtenue avec le relais 4x100 mètres nage libre. Qualifié pour la finale du 50 mètres nage libre, une distance qui n'est pas sa spécialité et qu'il ne travaille pas spécifiquement malgré sa troisième place olympique à Pékin en 2008, l'Antibois peut souffler. "Oui, soulagé", avoue-t-il. "Je suis vraiment content parce que j'ai réussi à relâcher un peu ma nage", ajoute-t-il. Un leitmotiv dans son discours. Preuve que depuis dimanche et sa contre-performance au départ du relais tricolore, peut-être fatale aux ambitions tricolore, ça cogitait dans la tête du champion olympique. "Ça a été très long. Regarder les courses dans les gradins ou à la télé, c'est un peu frustrant", se contente-t-il de reconnaître. Petite mine, Bernard donne l'impression de forcer le trait, de surjouer le mec bien dans ses baskets. "Ça fait plaisir, finalement une finale mondiale sur 50 c'est la première fois. J'espère que ça va m'aider à être plus relâché dans ma nage", répète-t-il, comme s'il cherchait à se rassurer. "Dans la nage, en vitesse pure, je me suis senti vraiment bien, répète-t-il. Je vais voir ce qu'en pense le technicien (Denis Auguin, son entraîneur), pour me faire soit tirer les oreilles ou peaufiner des petits détails. Mais j'espère pouvoir m'appuyer là-dessus pour être encore plus efficace, plus relâché, plus puissant demain et grappiller quelques centièmes." Auteur du huitième chrono des demi-finales (22"07), le « grand blond » s'est rapproché à un dixième de son meilleur temps sans combinaison. Lequel pourrait ne pas suffire samedi en finale. "Je pense qu'il faudra nager un peu plus vite pour être sur le podium", juge-t-il, pas obsédé par la « boîte ». "Ça ne sert à rien d'y penser avant, assure-t-il. Il y en a peut-être un ou deux qui sont détachés, avec la surprise de l'autre Brésilien qui a touché devant Cielo sur un couloir extérieur. Demain, ce sera mon tour d'être à l'extérieur." Pour réussir un coup ? "Je n'ai rien à perdre. Je suis là pour faire une surprise donc on ne va pas parler de moi", répond-il. Au moins jusqu'à demain. "Je vais me donner les moyens de bien dormir, de bien récupérer, conclut-il, pour essayer de garder après mon dernier jour de compétition de meilleurs souvenirs, enfin pour accentuer mes bons souvenirs." Un lapsus qui confirme le malaise. Raison de plus pour essayer de se faire du bien en finale.