Bayonne a fait fort

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S.L. , modifié à
A l'heure où prend fin une période des mutations plus intense que jamais, si la course à l'armement fut une fois encore de mise pour la plupart des grosses écuries du Top 14, d'autres clubs, d'ordinaire moins actifs, sont venus afficher leurs ambitions. A l'image d'un Aviron Bayonnais au recrutement impressionnant, achevé avec l'arrivée du demi de mêlée gallois Mike Phillips.

A l'heure où prend fin une période des mutations plus intense que jamais, si la course à l'armement fut une fois encore de mise pour la plupart des grosses écuries du Top 14, d'autres clubs, d'ordinaire moins actifs, sont venus afficher leurs ambitions. A l'image d'un Aviron Bayonnais au recrutement impressionnant, achevé avec l'arrivée du demi de mêlée gallois Mike Phillips. Même l'icône du rugby gallois s'est fait une raison. Gareth Edwards, le mythique demi de mêlée des Diables rouges, est le premier à comprendre les raisons qui poussent aujourd'hui trois des meilleurs joueurs de la Principauté, tous des cadres de la sélection nationale, à rejoindre le Top 14: "La France est à l'évidence l'endroit où il faut être actuellement, constate sur la BBC le vainqueur de sept Tournoi des Cinq Nations, dont trois Grand Chelem de 1967 à 1978. La structure de leur rugby est aujourd'hui un grand succès, fort d'une position dominante et très lucrative qu'ils doivent pour le moment aux droits de la télévision. Personne ne peut blâmer ces joueurs professionnels qui rejoignent quelque endroit dans le monde que ce soit. (...) Ils ont de courtes carrières et ils doivent prendre la bonne décision au moment où la France possède ce pouvoir d'attraction financière." Et voilà comment après Wilkinson et les Anglais, le Pays de Galles voit à son tour James Hook (Usap), Lee Byrne (Clermont) et le dernier en date Mike Phillips (Bayonne), tous des internationaux dans la force de l'âge, artisans du Grand Chelem 2008 et appelés à disputer la prochaine Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, rejoindre les rangs du Top 14 la saison prochaine. Mais si voir Perpignan ou Clermont attirer des joueurs de ce calibre est devenu monnaie courante, cela l'est en revanche beaucoup moins de la part de l'Aviron Bayonnais, nouveau venu parmi les prédateurs de ces joueurs d'exception. Le club basque, en attirant Phillips (52 sélections avec Galles et 3 avec les Lions britanniques), demi de mêlée atypique de par son gabarit (1,91m, 100kg), a en effet apporté la touche finale à un recrutement ciblé, mais de tout premier plan, de nature à faire rentrer la nouvelle "danseuse" du lunetier Alain Afflelou dans le gotha du rugby français. Afflelou : "C'est une équipe qui se dessinera vers Noël" Huitième recrue sur les bords de la Nive, désignée comme l'une des priorités de Christian Gajan, au point de faire tellement mieux figure qu'un second choix derrière Byron Kelleher, Mike Phillips, qui émargeait chez les Ospreys, où il évoluait depuis quatre saisons, à hauteur de 180 000 livres sterling par an (205 000 euros environ), aurait, dit-on, lors des négociations menées en direct par Afflelou, exigé jusqu'à 350 000 euros à ses futurs employeurs. Ces derniers auraient refusé, rapporte Sud-Ouest... La vérité se trouve sans doute à mi-chemin. Et Phillips de compléter une brochette de recrues bayonnaises, qui pour un supporter de l'Aviron de retour d'une cure de sommeil pourrait facilement le laisser sans voix. Car aux côtés de l'ailier grenoblois Marvin O'Connor et du talonneur d'Aurillac Vitolio Manukala, les noms de l'ailier toulousain Cédric Heymans, du troisième ligne-aile clermontois Sione Lauaki et des All Blacks Neemia Tialata et Joe Rokocoko font forcément rêver (voir par ailleurs). "La base de l'équipe était déjà très solide, explique Afflelou. N'oublions pas que nous échouons la saison dernière aux portes de l'Europe. Nous l'avons renforcé à des secteurs clés autour de joueurs d'expérience, qui ont connu le plus haut niveau dans leur clubs ou sélections respectives". De quoi permettre à Bayonne de franchir ce cap qui a laissé les Basques aux portes des phase finales la saison passée. Pour le reste, comme l'avoue encore Afflelou, cité par Sud-Ouest, "ce serait prétentieux d'évoquer un titre, notamment parce que nous ne récupérerons la majorité de ces joueurs qu'après la Coupe du monde. Nous avons quand même perdu plusieurs éléments à l'intersaison et seulement deux recrues seront là pour la reprise. Disons que nous avons travaillé à moyen terme, pour les saisons à venir. C'est une équipe qui se dessinera vers Noël." Bayonne attend ses cadeaux avec impatience...