Basket : vers une NBA européenne ?

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Julien Froment , modifié à
PROJET - Une ligue fermée pourrait voir le jour en Europe d'ici quatre à cinq ans.

Et si le Basket européen copiait son grand frère américain ? Objet de tous les fantasmes, la NBA est un modèle économique et sportif qui a fait ses preuves. Le basket européen en est conscient et chercherait à l’imiter. C’est ce qu’a révélé le président de la Ligue nationale de basket français, Alain Béral, dans les colonnes du Parisien.

Quel fonctionnement ? "Un championnat à 24 clubs avec la crème de l'Europe". Voilà comment Alain Béral présente ce projet, qui pourrait voir le jour dans quatre à cinq ans. Et pour y participer, lesdits clubs devront posséder la Licence A, c'est-à-dire remplir un tas de prérogatives, condition sine qua non pour faire partie de cette ligue. Par exemple, les formations devront être situées dans une aire urbaine de 200.000 habitants, avoir une salle de 10.000 places, un budget aux alentours des 8 à 10 millions d’euros, ou encore posséder deux hôtels 4 étoiles sur l’aire urbaine. Cette licence est bien évidemment délivrée la plupart du temps aux grandes capitales européennes.

Ce projet n’étonne pas outre-mesure le directeur technique national Patrick Beesley, joint par Europe 1. "Cela fait un petit moment que cette ligue est dans les cartons", rappelle le DTN du basket français. "L’Euroligue veut avoir un championnat fort, de haut niveau. On en parle, ça fait son chemin, mais il y a encore du temps avant que cela aboutisse."

Edwin Jackson avec l'Asvel (1280x640)

Quid des club français ? Si l’on retrouvera bien évidemment des clubs comme le Real Madrid, le FC Barcelone, Fenerbahçe ou encore le Partizan Belgrade et de nombreux clubs russes, les Français pourraient également figurer dans cette ligue nouvelle génération. "Au moins deux places pourraient nous être réservées", annonce Alain Béral. A en croire le quotidien L’Equipe, Strasbourg, l’Asvel - présidé par Tony Parker, ce dernier entretenant de très bonnes relations avec le président de l’Euroligue - ou encore le Paris-Levallois (à condition d’être racheté par le Qatar et d’évoluer à Bercy et non à Levallois) postuleraient pour garnir les rangs de cette NBA version européenne.

Quelles limites ? Si ce projet a quelques atouts, à savoir des matches de gala toutes les semaines avec ce qui se fait de mieux en Europe et peut-être la possibilité de garder les meilleurs joueurs européens sur le Vieux continent, cette formule a également quelques inconvénients. En premier lieu, une ligue européenne fermée sonnerait quasiment le glas des championnats nationaux. "Si les meilleurs clubs s’en vont, quid de l’intérêt du championnat national ?", se lamente Patrick Beesley. "Alors, oui, il y aura un grand championnat d’Europe, mais derrière, il y aura quoi ? Il y aura le vide." Le DTN soulève un autre problème, avec la disponibilité des joueurs pour les sélections nationales : "avec une ligue fermée, on n’aurait plus la main sur les joueurs et on voit ce qui se passe actuellement en NBA." Certaines franchises refusent en effet de libérer certains de leurs joueurs pour les compétitions internationales pour des raisons d’assurance. La "NBA européenne" n'a pas fini de faire débat...