Barça-Real, c'est le grand jour

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Thomas SINIECKI , modifié à
Le FC Barcelone reçoit le Real Madrid, un clasico exceptionnellement décalé au lundi pour clôturer la 13e journée de Liga, en raison d'élections en Catalogne. Souvent considéré comme le plus grand match du monde, ce choc génère d'immenses attentes, peut-être les plus importantes de l'histoire au vu du début de saison pharaonique des deux formations.

Le FC Barcelone reçoit le Real Madrid, un clasico exceptionnellement décalé au lundi pour clôturer la 13e journée de Liga, en raison d'élections en Catalogne. Souvent considéré comme le plus grand match du monde, ce choc génère d'immenses attentes, peut-être les plus importantes de l'histoire au vu du début de saison pharaonique des deux formations. 32 points sur 36 possibles pour le Real, un de moins seulement pour le Barça. Avec une moyenne de 2,58 points par match depuis le début de la saison, les champions d'Espagne sont sur la même lancée que la saison dernière, achevée avec une moyenne de 2,60 unités par rencontre. Les hommes de Mourinho sont eux nettement au-dessus, avec 2,67 points par match cette année, contre 2,53 sur l'ensemble de la saison 2009-2010. Les statistiques ne sont pas toujours ce qu'il y a de plus sexy à l'heure de présenter un match de football, surtout lorsqu'il s'agit d'un clasico, mais elles ont le mérite de parler d'elles-mêmes. Depuis plusieurs semaines, les deux équipes se suivent sur le terrain de performances plus écrasantes les unes que les autres. Le Real Madrid n'a pas perdu un match de la saison, toutes compétitions confondues, et reste sur 11 victoires lors des 13 dernières rencontres, dont un 6-1 face à La Corogne (6e j.), un autre 6-1 face à Santander (8e j.), ou plus récemment un 5-1 face à Bilbao lors de la 12e journée et un 4-0 sur la pelouse de l'Ajax Amsterdam en Ligue des champions. Le Barça n'a lui été défait qu'une seule fois, surpris par Hercules pour son premier match de Liga au Nou Camp (0-2), et a remporté 10 de ses 11 derniers matches, dont un 5-0 face à Séville (9e j.) et surtout un... 8-0 la semaine dernière à Almeria, égalant ainsi le record historique de la Liga pour un succès à l'extérieur, déjà détenu par Barcelone depuis 1959 et un succès à Las Palmas. Le bus du Real caillassé Deux véritables machines de guerre vont donc s'affronter en Catalogne. Le Barça surfe sur son niveau des deux dernières années, le jeu de passes prôné par Guardiola est déroulé à son paroxysme après un début de saison un peu plus compliqué dans le jeu. Avant ce week-end, les Barcelonais avaient réussi 7204 passes, soit 1059 de plus que n'importe quelle autre équipe des cinq grands championnats européens. Et lors du match aller face au Panathinaïkos, le Barça a détenu la possession du ballon à 86%... En magicien fidèle à sa réputation, José Mourinho a lui donné un état d'esprit de fer aux Madrilènes, transformant une défense qui s'effritait en un bloc où le premier au pressing se nomme Cristiano Ronaldo. Ancien de la maison blaugrana, l'ex-entraîneur de Chelsea et de l'Inter s'est d'ailleurs bien gardé de tout excès de confiance. "Les clasicos sont des matches où les émotions sont différentes, indiquait-il ainsi dimanche en conférence de presse, mais je ne peux pas dire qui est le meilleur entre le Barça et nous". Mieux vaut qu'il en soit ainsi, tant la rivalité ancestrale entre les deux capitales, de la Catalogne et de l'Espagne, se voit exacerbée au moment du clasico, que le Real n'a plus gagné au Nou Camp depuis 2007 et un but de Julio Baptista. Selon les informations de Marca, le bus du Real a ainsi été caillassé par des ultras barcelonais dimanche soir devant l'hôtel des Madrilènes, sans faire de blessés... En face, Josep Guardiola la jouait lui aussi profil bas, également en conférence de presse: "Nous allons jouer face à un adversaire à forte identité, au vu de son histoire. Pour moi, le Real est la meilleure équipe du monde en contre." Pas sûr que tous les supporters barcelonais apprécient, mais le bluff joue évidemment une part prépondérante d'un côté comme de l'autre, au vu du contexte bouillant du match de cette année. 4 milliards d'euros sur le terrain, 400 millions de téléspectateurs Comme abondance de biens ne nuit jamais avant d'attaquer pareil choc, les deux entraîneurs peuvent en plus compter sur un Cristiano Ronaldo et un Lionel Messi - qui a marqué sept fois en huit matches face au Real, mais n'a jamais marqué ni délivré de passe décisive contre une équipe dirigée par Mourinho - au sommet de leur art, deux superstars qui n'ont jamais aussi bien porté leur statut. Le Ballon d'or argentin (qui a atteint la barre des 100 buts en Liga à Almeria) a inscrit 10 buts sur les cinq dernières rencontres de championnat, contre 13 réalisations sur les sept derniers matches de Liga pour le Portugais du Real. Y ajouter les buts marqués en Ligue des champions serait presque indécent... Ce match dans le match porte ce clasico au sommet des attentes et son déplacement inhabituel à la date du lundi (en raison de l'organisation ce week-end d'élections en Catalogne) en fait une rencontre encore plus à part. Les deux formations seront quasiment au complet, le Real déplorant le forfait de dernière minute de l'Argentin Higuain, ce dont devrait profiter Benzema pour démarrer, lui qui a marqué à chacune de ses trois dernières titularisations (équipe de France et Real confondus). Les deux équipes ont chacune inscrit 33 buts en 12 matches de championnat (soit une moyenne de 2,75 buts par match) et explosent tous les compteurs, annonçant un clasico en or massif : d'après la une du quotidien espagnol Sport de dimanche, 400 millions de téléspectateurs à travers le monde regarderont le match, qui sera couvert sur place par 900 journalistes. Les clauses libératoires cumulées des deux effectifs s'élèvent à 4 milliards d'euros. N'en jetez plus, ce clasico est le plus attendu depuis dix ans, peut-être même depuis vingt, trente, quarante ans... Si ce n'est plus encore.