Auxerre dans la lumière

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Yannick SAGORIN , modifié à
LIGUE 1 - Début de notre Tour de France des clubs avec Auxerre.

LIGUE 1 - Début de notre Tour de France des clubs avec Auxerre. La saison dernière A chaque saison sa surprise: en 2009-2010, c'est l'AJA qui s'y est collée. Auteurs d'un début de saison catastrophique, bons derniers au soir de la troisième journée de championnat, les Icaunais ont redressé la barre de manière spectaculaire, au point d'enchaîner sept victoires consécutives pour s'installer aux commandes du classement au soir de la 14e journée. Moins constants ensuite, les hommes de Jean Fernandez ont tout de même été récompensés de leurs efforts en fin d'exercice, se classant troisièmes derrière l'OM et l'OL – meilleure défense de L1 à l'appui (seulement 29 buts encaissés). Le club bourguignon, ainsi qualifié pour le dernier tour préliminaire de la Ligue des champions, n'avait plus été à pareille fête depuis 2002. Le recrutement "On a trouvé une équipe de qualité, avec des automatismes. Il n'y a pas un joueur de l'effectif qui souhaite partir." Dans l'entretien qu'il nous a accordé la semaine passée, Jean Fernandez donnait le ton de ce qu'est et sera le mercato estival auxerrois. Fidèle à ses habitudes, l'AJA mise sur la stabilité et ne devrait pas faire de folie sur le marché des transferts. Certes Daniel Niculae, en fin de contrat, est parti pour Monaco, mais l'attaquant manceau Anthony Le Tallec l'a rapidement remplacé. Et pour ce qui est de Benoît Pedretti et d'Ireneusz Jelen, un temps annoncés partants, l'heure semble davantage à la prolongation de contrat. Jean Fernandez n'en cherche pas moins à renforcer son couloir gauche, où il souhaiterait voir débarquer le Lillois Ludovic Obraniak, un joueur qu'il a eu sous ses ordres à Metz. Enfin, on notera le retour au bercail des jeunes Steven Langil et Lynel Kitambala, partis s'aguerrir à Caen et Dijon l'an passé et qui devraient avoir leur chance cette saison. L'entraîneur Voilà quatre ans déjà qu'Auxerre évolue sous les ordres de Jean Fernandez. Hormis une saison ratée en 2007-2008 (15e), jamais la formation ajaïste, huitième en 2007 et 2009, n'a démérité depuis qu'il officie sur le banc, malgré les moyens limités du club. Discret et humble, l'ancien technicien marseillais n'en demeure pas moins reconnu par ses pairs, lui qui aura été désigné meilleur entraîneur de l'année, en mai dernier, à l'occasion des Trophées UNFP. Aujourd'hui considéré comme le digne successeur de Guy Roux dans la maison icaunaise, celui qui prit la relève de Jacques Santini à l'été 2006 a eu l'occasion de réaffirmer son engagement envers l'AJA avant même son départ en vacances, tandis que Bordeaux semblait voir en lui le potentiel remplaçant de Laurent Blanc. Le joueur à suivre: Le Tallec Il incarne la recrue phare de l'AJA, en attendant peut-être l'arrivée de Ludovic Obraniak. Débauché pour quelques 3 millions d'euros en provenance du Mans, Anthony Le Tallec s'est engagé cet été pour quatre ans en faveur du club bourguignon, avec l'ambition de franchir "un nouveau palier" selon ses propres mots. Motivé par le challenge que représente le tour préliminaire de la Ligue des champions, l'ancien attaquant de Liverpool entend bien poursuivre son ascension en L1, lui qui a notamment inscrit huit buts la saison passée sous les couleurs sarthoises. "Faire mieux que l'année dernière, voilà mon objectif", confesse-t-il sur notre site. Et pour ce qui est de l'intérêt général, "le but est clairement de faire aussi bien que la saison passée", même si "ce sera dur". Daniel Niculae, son prédécesseur sur le front de l'attaque icaunaise, n'aurait pas dit mieux. La clé de la saison Pas question de se cacher cette saison, Auxerre est attendu au tournant ! Là est sans doute le problème pour une formation modeste dans ses moyens, comme dans ses préceptes. Certes, l'AJA a su pour l'heure garder ses cadres - Pedretti, Jelen ou Hengbart - et n'a certainement pas perdu au change en remplaçant Niculae par Le Tallec, mais en matière de football, il est toujours plus difficile de confirmer que de surprendre. "On sait que l'on ne pourra pas refaire la même saison, c'est impossible, avoue Jean Fernandez. 71 points, c'est très compliqué, d'autant plus que l'on aura les matches du tour préliminaire, puis la Champions League ou l'Europa League." Pas question pour autant de partir battu d'avance: "On sait ce que l'on est capables de faire, on a quand même un capital confiance et des automatismes, nuance l'entraîneur bourguignon. L'objectif, pour l'AJA, c'est d'abord assurer le maintien, puis être dans les dix premiers, parce que je pense qu'on a le potentiel pour le faire." Dans sa composition actuelle, le troisième du précédent exercice peut sans doute viser un peu plus haut. Raisonnablement...