Au bonheur des dames

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O.Co. , modifié à
Placé sur un piedestal par la victoire des pionnière lyonnaises en Ligue des champions, le football féminin sera l'une des attractions estivales à l'occasion de la Coupe du monde, qui débute dimanche en Allemagne. Une cinquième édition pour laquelle les Bleues, fortes d'un excellent parcours lors des éliminatoires, auront forcément des ambitions. Même si les Etats-Unis, le Brésil et l'équipe hôte de cette compétition partiront avec la faveur des pronostics.

Placé sur un piedestal par la victoire des pionnière lyonnaises en Ligue des champions, le football féminin sera l'une des attractions estivales à l'occasion de la Coupe du monde, qui débute dimanche en Allemagne. Une cinquième édition pour laquelle les Bleues, fortes d'un excellent parcours lors des éliminatoires, auront forcément des ambitions. Même si les Etats-Unis, le Brésil et l'équipe hôte de cette compétition partiront avec la faveur des pronostics. Il se passe quelque chose avec le football féminin depuis plusieurs semaines. Un symbole de cette nouvelle "hype" ? Panini, le célèbre éditeur italien de stickers, doit ainsi faire face au succès colossal de l'album lancé en avril dernier et consacré exclusivement aux seize sélections qualifiées pour le Mondial. Ce soudain essor, qui vient récompenser les multiples efforts de la Fifa dans le développement de cette discipline, a également trouvé sa pleine mesure dans notre Hexagone grâce au séduisant parcours de l'équipe de France lors des éliminatoires (dix victoires en autant de rencontres) et surtout au formidable exploit des filles de l'Olympique Lyonnais, lauréates de la dernière Ligue des champions. Une vraie bouffée d'air frais ambivalente à l'odeur de souffre qui émane du divorce consumé entre le grand public et la Ligue 1. La Coupe du monde, qui débute dimanche en Allemagne pour se prolonger jusqu'au 17 juillet prochain, pourrait donc agir comme un miroir grossissant sur cette fulgurante mais si fraîche sensibilité. Une hypothèse d'autant plus vraie, en France, que Bruno Bini et les Bleues ont parfaitement rempli leur contrat. Après avoir emmené l'équipe de France féminine pour la première fois de son histoire au deuxième tour d'une grande compétition internationale, à l'Euro 2009, le successeur d'Elisabeth Loisel est parvenu à qualifier celle-ci pour la Coupe du monde, huit ans après l'aventure inédite de Marinette Pichon et de sa bande aux Etats-Unis. A l'époque, les Tricolores, encore trop limitées et prises entre deux générations, n'avaient pas franchi le premier tour, malgré une victoire sur la Corée du Sud et un nul enregistré face au Brésil. L'objectif est donc tout trouvé de l'autre côté du Rhin. Les Bleues en forme olympique ? Encore faudra t-il s'extirper de cette phase de poule, où Sandrine Soubeyrand et ses coéquipières ont hérité en guise de challengers de l'Allemagne, vainqueur des deux dernières éditions en 2003 et en 2007 et hôtesse de luxe de l'épreuve, du Canada, qui monte en puissance pour son cinquième Mondial successif, et du Nigeria, autre sélection expérimentée capable du meilleur comme du pire. Mais les Bleues, complètement décomplexées, ont des arguments à faire valoir avec notamment une épine dorsale composée des révélations lyonnaises (Bompastor, Abily, Necib, Thomis) et un groupe qui vit très bien, selon l'expression consacrée et ici relatée par "Coach Bini": "La première qualité du groupe France, c'est qu'il sourit. Nous avons un projet de jeu et un projet de vie". Question projet, celui contracté par le staff et les joueuses avant de s'envoler pour l'Allemagne est simple: "Mettre le bazar et accrocher une place pour les Jeux Olympiques de Londres". Un dessein réalisable à condition de terminer parmi les deux premières nations européennes. Si l'on considère la double tenante du titre comme la grande favorite de la compétition, grâce aux qualités individuelles des joueuses de la Mannschaft et à l'avance prise par le pays en terme de moyens dégagés pour le football féminin, un seul billet estival pour Londres, que devrait se partager l'Angleterre, la France et les équipes scandinaves, reste à délivrer. Des formations qui ont le potentiel pour titiller les Etats-Unis, premières du classement mondial Fifa depuis 2008, ou le Brésil, finaliste malheureux de l'édition 2007 en Chine. Un vrai jeu de dames qui fera oublier, le temps d'un été, les longues parties d'échec du dernier Mondial en Afrique du Sud.