Au bonheur de Cholet

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Thomas PISSELET, à Bercy , modifié à
PRO A - Vainqueur du Mans en finale (81-65), Cholet a décroché le premier titre de son histoire.

Pro A - Vainqueur du Mans en finale (81-65), Cholet a décroché le premier titre de son histoire.La cuvée 1988 n'a plus la même saveur pour les Choletais. Le goût de bouchon de la seule et unique finale de leur histoire, qui leur restait en bouche depuis plus de vingt ans, a enfin été digéré. Le CB n'est plus seulement ce petit club qui forme puis fournit les autres équipes, ni cette équipe qui cale en play-offs. Non, cette saison, le club des Mauges a assumé son statut de leader de la saison régulière jusqu'au bout, jusqu'à cette finale de Pro A, à Bercy, qu'ils ont remportée dimanche contre un MSB trop irrégulier pour l'inquiéter (81-65).A trop jouer au yo-yo, Le Mans a fini par perdre le fil de la rencontre. Wright, pourtant si efficace en l'absence de Diot à la mène, est passé à travers. Salyers, dépité par sa saison en demi-teinte, n'a pas été plus en réussite. Seuls Spencer, Ndoye et Batista ont su répondre au défi physique imposé par Cholet. Portés par plus de trois milles supporters en furie, les joueurs d'Erman Kunter ont à chaque fois résisté aux retours de leurs adversaires, avant de définitivement faire le trou après le repos au cours d'un match bien plus rythmé que la finale de Pro B entre Pau et Limoges.De l'intensité justement, Cholet ne s'est pas privé pour en mettre dès le premier quart-temps. Deux tirs à trois points coup sur coup de Robinson et Sommerville ont d'abord fait vaciller le MSB, avant qu'une interception de Linehan sur une remise en jeu suivie d'un lay-up de Robinson ne donne, déjà, un très net avantage au CB (20-10, 8e). La défense très agressive, parfois même tout-terrain, des Choletais a épuisé des Manceaux dépassés par l'adresse de Mejia et un alley-oop de l'omniprésent Robinson, auteur de 15 points et 4 rebonds. Si Salyers a tenté une esquisse de réponse avant de manger la feuille derrière l'arc, c'est Spencer qui a tenu à bout de bras les siens, parvenant même à réduire l'écart d'un tir primé dans le corner à la sirène (25-20, 10e).Spencer isoléIl n'en fallait pas tant pour réveiller Batista qui, en début de deuxième quart-temps, a pris le jeu à son compte avec une réussite déconcertante. A lui seul, l'intérieur du Mans a permis aux hommes de J.D. Jackson de recoller au score (29-28, 13e). Mais la copie sarthoise était encore trop brouillonne. Les Choletais, tout aussi efficaces en transition qu'en jeu posé, en ont profité pour reprendre leurs distances (37-30, 17e). De manière définitive ? Pas tout de suite. Le MSB n'a pas terminé la saison régulière deuxième pour rien. Ainsi, après Salyers et Spencer, Ndoye est-il entré à son tour en action, et son adresse, même passagère, a fait un bien fou à ses partenaires au moment où ceux-ci ont semblé chercher leur second souffle (40-38, 20e).Mais après la pause, les Manceaux ont eu du mal à entrer dans le troisième quart-temps, alternant ballons perdus et shoots mal sentis. Un déchet dont s'est délecté l'homme de l'ombre du CB, Falker, carnivore sous le cercle (49-40, 26e). Cette marge a, cette fois, été bien gérée par les Choletais, tellement bien que Gelabale, plutôt discret jusque-là, s'est chargé de la faire enfler (58-45, 29e). Le Français, de retour en sélection, signe d'ailleurs une deuxième période de folie, terminant la rencontre avec 11 points, 9 rebonds et 5 passes, qui lui valent d'être nommé MVP de cette finale. Avec plus de dix points à rattraper avant la dernière période, et malgré un Spencer encore combattant (21 points, 5 rebonds), Le Mans ne pouvait plus espérer grand-chose. Le collectif de Cholet a pris le pas sur les individualités du MSB. Le titre de champion de France qui lui revient est amplement mérité, au vu de cette finale comme de la saison. C'est avec impatience que l'on attend de voir ce qu'il donnera à la rentrée au tour principal de l'Euroligue.