A Bercy, c'est fifty-fifty

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Thomas PISSELET , modifié à
La finale des playoffs de Pro A opposera, samedi à Bercy, les deux premiers de la saison régulière: Cholet et Nancy. Champion de France en titre, le CB tentera de devenir le premier club depuis Pau-Orthez en 2004 à conserver son bien. Mais le Sluc, qui retrouve le POPB pour la cinquième fois en sept ans, lui a posé des problèmes cette année. Et "aura moins de pression", selon Erman Kunter.

La finale des playoffs de Pro A opposera, samedi à Bercy, les deux premiers de la saison régulière: Cholet et Nancy. Champion de France en titre, le CB tentera de devenir le premier club depuis Pau-Orthez en 2004 à conserver son bien. Mais le Sluc, qui retrouve le POPB pour la cinquième fois en sept ans, lui a posé des problèmes cette année. Et "aura moins de pression", selon Erman Kunter. "Il faut bien une première fois, il y en a toujours une..." Erman Kunter, l'entraîneur de Cholet, n'est pas vraiment du genre superstitieux. La malédiction de Bercy, très peu pour lui. Depuis 2005, année de la première finale de Pro A disputée en un seul match au POPB, aucune équipe n'a réussi à conserver son titre dans cette enceinte. Même Nancy, qui s'y rendra samedi après-midi pour la cinquième fois en sept ans, a trouvé le moyen de manquer le coche, ne l'emportant qu'une seule fois - en 2008 contre Roanne - après trois échecs. La guigne, la vraie. "C'est une réelle fierté de revenir cette année pour la cinquième fois à Bercy, assure pourtant le président nancéien Christian Fra, qui préfère y être plutôt que de regarder ce match de chez lui. On peut être satisfait puisque les spécialistes nous voyaient plutôt septièmes ou huitièmes, on a su les faire mentir..." Les mêmes pronostics ne donnaient pas forcément Cholet à ce niveau-là. Car après son titre de champion de France, acquis l'an dernier aux dépens du Mans, les départs de Mickaël Gelabale, John Linehan et Kevin Séraphin en avaient laissé certains sceptiques. Kunter: "Pas facile de revenir à Bercy" Mais au fil de la saison, le CB est devenu une évidence pour tout le monde. Même en l'absence de Fabien Causeur, out six mois en raison d'une aponévrose de la voûte plantaire, le club des Mauges a su rester solidement ancré à la première place du championnat. "Je crois qu'on a construit une équipe qui vit bien, aussi bien l'année dernière que cette saison, se félicite Erman Kunter. C'est vivant, il y a une âme. Il y a des joueurs très particuliers dans notre groupe mais pour moi, 50% de la réussite se joue dans le vestiaire. [...] Avec tous les départs qu'on a eus, ce n'était pas facile de revenir à Bercy. Mais on a réussi. Ça veut dire que le recrutement n'était pas si mauvais." Et astucieux. Celui qui symbolise le mieux cette réussite, c'est Luc-Arthur Vebobe, qui évoluait à Antibes en Pro B et fait désormais partie de la short-list de Vincent Collet en vue de l'Euro 2011. Mais le gros coup de l'intersaison choletaise est d'avoir su garder quelques joueurs clés, comme le nouveau MVP étranger du championnat Sammy Mejia, Randal Falker et Antywane Robinson. Trois hommes qui étaient déjà à la base du premier titre de l'histoire du club, en 2010. De là à faire du CB le favori naturel de cette finale des playoffs qui, comme l'an passé, réunira les deux premiers de la phase régulière, il n'y a qu'un pas qu'il ne faut pas forcément franchir. Car Nancy, qui a sorti samedi dernier l'Asvel au bout d'une belle maîtrisée, arrive lancé. Monschau: "Cholet a peu de failles" Le Sluc a également posé quelques sérieux problèmes au champion en 2010-11, avec une défaite à Gentilly (75-85) rattrapée par une belle victoire à la Meilleraie (79-68). "Sur un match, je dirais que les chances sont de 50-50, estime Erman Kunter. On sait très bien qu'on peut les battre mais aussi qu'on peut perdre. Sur la saison, il y a un partout mais ils ont meilleur point-average." Les Lorrains auront aussi, à l'image d'un Akin Akingbala revenu encore plus fort contre Villeurbanne malgré une fracture du nez et un traumatisme crânien subis trois jours plus tôt à l'Astroballe, plus de rythme que les Choletais, eux qualifiés en deux matches face à Gravelines-Dunkerque et au repos depuis onze jours. Le risque de relâchement est donc bien réel pour le club des Mauges. Et contre une équipe nancéienne qui "aura moins de pression", dixit le coach choletais, et armée jusqu'aux dents avec notamment Tremmell Darden, Willie Deane, Kenny Grant, Stephen Brun, Victor Samnick et... John Linehan en plus d'Akin Akingbala, prendre du retard en début de rencontre serait un gros handicap. Mais Jean-Luc Monschau, l'entraîneur lorrain, refuse de s'enflammer. "Cholet est une équipe complète dans sa composition, dans sa façon de jouer, redoute-t-il. Physique, rigoureux et bien organisé, c'est un adversaire qui, on peut le dire, a peu de failles. Depuis le début de la saison, notre équipe a dû faire face à beaucoup de difficultés et de blessures plus ou moins longues. On est donc content d'être là. Et plus si affinités..." Avec un ticket direct pour l'Euroligue.