Xavier Bertrand était l'invité d'Europe 1 mardi matin. 2:34
  • Copié
Laetitia Drevet , modifié à
Emmanuel Macron passe cette semaine à l'offensive sur la sécurité. Une prise de parole qui agace Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, qui estime que ses "paroles" ne sont pas suivies "d'actes". Il accuse le président de faire preuve de laxisme et de ne pas apporter un soutien suffisant aux forces de l'ordre.
INTERVIEW

Interview fleuve dans la presse, visite de terrain... Attaqué par la droite et l'extrême-droite sur son bilan sécuritaire, Emmanuel Macron passe à l'offensive. Sans toutefois convaincre ses opposants politiques. Invité d'Europe 1 mardi matin, Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France et candidat à l'élection présidentielle de 2022, s'est agacé de l'attitude du président, qui selon lui "parle mais n'agit pas", laisse le "laxisme" s'imposer et manque de "fermeté". "Vous ne pouvez jouer sur le 'en même temps' en termes de sécurité", appuie-t-il.

L'ancien ministre regrette notamment que le président de la République ait admis le terme de "violences policières" lors d'une interview en décembre - auquel Emmanuel Macron avait néanmoins dit préférer celui de "violences par des policiers" - et reconnu lundi dans le Figaro l'existence de contrôles au faciès. "Le soutien à la police ne peut pas être à géométrie variable. On ne soutient pas les policiers et les gendarmes les jours pairs pour laisser les critiquer les jours impairs", souligne Xavier Bertrand. 

"Certains jeunes considèrent la police comme une bande rivale"

"La France est l'un des rares pays où les forces de l'ordre sont chaque jour mises en cause, sans qu'il y ait de riposte", estime-il, pointant le "sentiment d'impunité" de jeunes qui considèrent la police comme une "bande rivale" et dénonçant un "phénomène de décivilisation". 

Lundi, le chef de l'Etat a confirmé le recrutement prochain de 10.000 policiers et gendarmes, ainsi que la création de 15.000 places de prison. Une "bonne chose" pour Xavier Bertrand, qui estime toutefois que le président se trompe de réponse. "Ce ne sont pas de policiers dont on a le plus besoin. Aujourd'hui, ils font leur travail, ils interpellent, mènent des instructions. Mais ensuite, les délinquants ne sont pas condamnés. Emmanuel Macron aurait dû s'attaquer au sujet de la réponse pénale." Il conclut : "On ne peut pas laisser ainsi le laxisme s'imposer, il faut de la fermeté."