Violences lors du défilé du 1er-Mai : "Il y a eu un excès de confiance et un manque d’anticipation"

"On doit empêcher que des individus cagoulés aient la possession de la rue parisienne", estime Bertrand Soubelet. 0:34
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D.G. , modifié à
"On doit empêcher que des individus cagoulés aient la possession de la rue parisienne", assure au micro d'Europe 1 le général Bertrand Soubelet, ancien numéro 3 de la gendarmerie.
INTERVIEW

"Pas d’autorité de l’Etat. Pas de réaction sérieuse à la vandalisation de magasins à Paris le 1er mai. Des centaines d’individus cagoulés font la loi dans les rues de Paris. Que fait l’Etat ?" Sur Twitter, le général Bertrand Soulebet, ancien numéro 3 de la gendarmerie nationale critique vertement la gestion par le gouvernement de la manifestation du 1er-Mai à Paris, émaillée par de nombreuses violences de la part des "black blocs". "On ne peut jamais empêcher les violences mais on pouvait imaginer qu’il n’y aurait un certain nombre de casseurs qui viendraient", assure le général au micro d'Europe 1, mercredi. "Il y a eu un excès de confiance et un manque d’anticipation dans la préparation et dans la réactivité", pointe-t-il du doigt.

"Arrestations préventives". Pour Bertrand Soubelet, le problème ne vient pas du nombre de forces de l'ordre mobilisées - environ 1.200 - mais de la gestion des effectifs. "S'ils sont stockés dans des coins de Paris et qu’il n’ont aucun ordre pour réagir quand il se passe quelque chose, ça ne sert à rien", poursuit-il. Pour éviter ce genre de débordements, il aurait fallu contrôler en amont les manifestants, en organisant des "arrestations préventives", estime le général Soubelet.

Selon lui, les arrestations sont intervenues après les violences et les casseurs ont pu "se rendre maîtres des rues de Paris pendant un certain nombre de minutes". "Cela ne doit pas être le cas dans une démocratie comme la nôtre et on doit empêcher que des individus cagoulés aient la possession de la rue parisienne", avance-t-il. 

"Images de chaos, de désordre". Pour l'ancien numéro 3 de la gendarmerie, les images des débordements sont des "images de chaos, de désordre et d'un manque de fermeté de l'Etat et cela a l'air de devenir la règle". "Les Français ne peuvent pas s’accommoder de cette situation", considère-t-il.