CGT manifestation 3:10
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Jean-Gabriel Bourgeois, édité par Léa Leostic
Des violences ont éclaté samedi soir à la fin de la manifestation du 1er-Mai. Des militants de la CGT ont été pris à parti, violentés et insultés. 21 d’entre eux ont été blessés dont quatre grièvement. Dimanche midi sur Europe 1, Céline Verzeletti, la secrétaire confédérale de la CGT, s’est également interrogée sur le rôle des forces de l’ordre, qui participeraient à ce climat de tension.
DÉCRYPTAGE

Des militants de la CGT ont été pris à parti samedi lors du traditionnel défilé de la fête du Travail. Ils ont été insultés, puis agressés par un groupe d'individus, dont certains portaient des gilets jaunes. Au total, 21 blessés ont été comptés dans les rangs des militants, dont quatre graves. Dimanche midi, Céline Verzeletti, la secrétaire confédérale de la CGT, a indiqué qu’un seul militant était encore hospitalisé. "Ils ont été très choqués de la violence, des insultes, des propos et des attaques", a-t-elle confié sur Europe 1.  

Insultes, pétards et projectiles

L’incident s’est produit samedi vers 19 heures, place de la Nation. La manifestation touchait à sa fin, mais sur place, la tension était encore bien présente. Suivent des scènes de confusion quand des individus vêtus de noir s'en prennent physiquement à des militants de la CGT. Le dialogue semble alors impossible. Sur plusieurs vidéos publiées sur les réseaux sociaux, on peut voir des dizaines de manifestants attaquer des camions du syndicat. Les insultes sexistes ou homophobes pleuvent, comme les pétards, les bouteilles en verre ou d'autres projectiles. "CGT collabos", peut-on notamment entendre. Le service d'ordre du syndicat réplique en usant de gaz poivré. Des bagarres éclatent. Plusieurs militants sont lynchés et roués de coups au sol.

"La première interruption du cortège a été faite par les forces de l'ordre"

Dans un communiqué, la centrale dénonce une extrême violence. Le leader du syndicat, Philippe Martinez, a parlé d'acte "scandaleux". "Nous nous posons des questions sur le rôle des forces de l'ordre, de la préfecture et du ministère de l'Intérieur que nous avions alerté. Malheureusement, nous sommes souvent empêchés de défiler de manière très sereine par les forces de l'ordre. C’est ce qu’il s'est passé lors du défilé du 1er-Mai, puisque la première interruption du cortège a été faite de la part des forces de l'ordre, en lançant des gaz lacrymogènes dans tous les sens alors qu'il n'y avait pas matière", a dénoncé Céline Verzeletti dimanche midi.

"On n'a pas compris  pourquoi les forces de l'ordre nous ont empêché de continuer à défiler. Alors qu'on sait que lorsqu'on immobilise une manifestation sur un lieu avec énormément de forces de l'ordre très près de la manifestation, des violences peuvent se multiplier", a-t-elle appuyé.

Selon les chiffres communiqués par le ministère de l'Intérieur, les marches du 1er-Mai ont réuni plus de 106.000 manifestants en France, dont 17.000 à Paris où 14 personnes ont été placées en garde à vue.