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Théo Maneval, édité par Laetitia Drevet , modifié à
Romain, 32 ans, est séparé de sa femme depuis qu'elle a porté plainte contre lui, pour des coups. Au micro d'Europe 1, il explique que les mesures annoncées lundi par le Premier ministre sont pour lui positive. 
TÉMOIGNAGE

"Partir, pour moi, ça a été une prise de conscience tardive." Romain, 32 ans, est séparé de sa femme depuis qu'elle a porté plainte contre lui, pour des coups. Parmi les mesures détaillées lundi par le Premier ministre pour lutter contre les violences conjugales, plusieurs le concernent au premier chef. 

Éloignement possible du foyer dès le début des procédures judiciaires, suspension de la garde des enfants, meilleure prise en charge psychologique aussi avec la création de deux centres par région pour les auteurs de violences conjugales d'ici la fin du quinquennat… Pour Romain, ces mesures relèvent du bon sens. "Pour certaines, rentrer à la maison ça veut dire retourner aux violences. Il faut protéger les enfants."

"Beaucoup pensent que parler, c'est faible"

D'où l'importance, dit-il, des centres d'accueil pour hommes violents, qui devraient voir le jour dans chaque région. Suivi psychologique et groupes de parole, comme celui auquel Romain participe, y seront assurés. "Ça permet de voir d’autres hommes, d’entendre d’autres histoires. Beaucoup pensent que parler c’est faible, c’est débile, mais c’est parce qu’ils ne se remettent pas en question. Ils se disent, 'elle a pris des coups, c’est de sa faute'." 

D’après lui, il faut toutefois s’assurer que la démarche vienne des conjoints eux-mêmes. Si vous les forcez, la démarche ne sera pas sincère. Comment faire prendre conscience de ça ? Il va falloir du temps je pense." Dans les futurs centres, un accompagnement aura lieu en parallèle sur l'alcoolisme et les addictions, qu'a bien connues Romain. Elles augmentent, selon une récente étude, de 3 fois le risque de violences conjugales.