Violences à l'école : "mes collègues n'ont reçu aucun soutien" de Jean-Michel Blanquer lorsqu'il était recteur à Créteil

© Eric FEFERBERG / AFP
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Théo Maneval, édité par Grégoire Duhourcau , modifié à
Sur Europe 1, Jérémy Destenave dénonce l'inaction de l'actuel ministre de l'Education nationale lorsque ce dernier était recteur de l'Académie de Créteil et que des faits de violence à l'école lui avaient été rapportés.
INTERVIEW

Quelques jours après l'agression d'une enseignante à Créteil, les langues se délient dans le corps professoral. Les enseignants n'hésitent plus à confier leur mal-être et à dénoncer, notamment via le hashtag #PasDeVague, l'absence de réactions de leur hiérarchie face aux violences qu'ils subissent. Jérémy Destenave, professeur de SVT, lui, fustige l'inaction de Jean-Michel Blanquer dans la lutte contre les violences à l'école lorsque celui-ci était recteur de l'Académie de Créteil.

Une enseignante braquée avec une arme factice à Créteil :

"Un énorme différentiel" entre son discours et "les faits sur le terrain". Selon lui, l'actuel ministre de l'Education nationale n'a rien fait pour la lutte contre les violences à l'école à cette époque-là, en 2008. "Entre le discours médiatique qu'il a et les faits sur le terrain, il y a un énorme différentiel", lâche-t-il au micro d'Europe 1.

Jérémy Destenave relate des faits assez similaires à ce qui est arrivé la semaine dernière à Créteil comme "se faire taper dessus en plein cours" ou encore "des projectiles qui sont lancés dans la classe, des pétards, des ciseaux".

"Mes collègues n'ont reçu aucun soutien." Face à cette situation, ses collègues et lui ont demandé "de l'aide" en envoyant un courrier au recteur de l'époque, à savoir Jean-Michel Blanquer : "Mes collègues n'ont reçu aucun soutien." Il leur a notamment été répondu que ces faits de violences étaient dus au fait qu'ils n'avaient "pas la bonne attitude pédagogique face aux élèves".

"On ne peut pas appeler ça du soutien ! (...) Un collègue qui subit une agression devrait être accompagné par sa hiérarchie de A jusqu'à Z", juge Jérémy Destenave, tout en demandant à Jean-Michel Blanquer "de sortir de la communication".

Blanquer interpellé à l'Assemblée. Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, qui a annoncé le week-end dernier la réunion d'un comité stratégique pour un "plan d'actions ambitieux" contre les violences visant les enseignants, s'est insurgé mardi à l'Assemblée nationale contre toute forme de laxisme dans l'affaire du lycéen ayant braqué sa professeure, l'opposition l'accusant d'être le ministre des "grands discours". "Dès le début, l'institution a réagi", a rétorqué Jean-Michel Blanquer. "Il n'y a eu aucun laxisme dans cette affaire", a-t-il insisté. "Dès que les faits ont été connus, les jeunes ont été déférés" et il y aura "une sanction disciplinaire qui sera vraisemblablement l'exclusion", a-t-il encore dit.