Violences à la fac de Montpellier : des proches du milieu identitaire mis en examen

En mars un commando cagoulé avait violemment expulsé des étudiants qui protestaient contre la réforme de l'accès à l'université.
En mars un commando cagoulé avait violemment expulsé des étudiants qui protestaient contre la réforme de l'accès à l'université. © SYLVAIN THOMAS / AFP
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avec AFP
L'enquête sur les violences à la faculté de droit de Montpellier a pris un tour plus politique jeudi avec la mise en examen de cinq proches des milieux identitaires et régionalistes.

Six mois après le coup de force d'un commando cagoulé en plein mouvement social à la faculté de droit de Montpellier, l'enquête a pris un tour plus politique jeudi avec la mise en examen de cinq proches des milieux identitaires et régionalistes.

Cinq personnes, dont un fils du fondateur du groupuscule identitaire de la Ligue du Midi, ont été mises en examen et placées sous contrôle judiciaire jeudi, a précisé le procureur de la République de Montpellier. Quatre d'entre elles l'ont été pour "violences aggravées" et "intrusion dans un établissement d'enseignement" et une pour complicité de ces délits, a précisé Christophe Barret. Une sixième personne a été placée sous le statut de témoin assisté.

Huit personnes interpellées mardi à Montpellier, Sète et dans le Gard. Mardi, huit personnes avaient été interpellées à Montpellier, Sète dans l'Hérault et dans le Gard, et placées en garde à vue sur commission rogatoire d'un juge d'instruction. Le 22 mars, un commando cagoulé et armé de bâtons et d'un pistolet à impulsions électriques avait violemment expulsé d'un amphithéâtre des étudiants et des militants qui protestaient contre la réforme de l'accès à l'université.

Des milieux nationalistes ou régionalistes. Parmi les personnes mises en examen jeudi figure notamment Martial Roudier, un des fils du fondateur de la Ligue du Midi Richard Roudier, a confirmé ce dernier qui se trouvait devant le tribunal. Martial Roudier, 38 ans, a été condamné à plusieurs reprises pour des faits de violence. Richard Roudier a décrit les autres mis en examen comme des "sympathisants, et non des membres" de son groupuscule identitaire. Le procureur Christophe Barret a quant à lui évoqué des personnes qui "fréquentent des milieux nationalistes ou régionalistes", même si "aucune n'indique avoir agi au nom d'un parti ou d'une association".

Des militants et étudiants victimes de ce coup de force, qui avait fait dix blessés légers et suscité de nombreuses réactions, avaient immédiatement pointé la responsabilité de la mouvance d'extrême droite, signalant notamment la présence de militants de l'organisation étudiante Groupe union défense (GUD) ou de la Ligue du Midi lors de manifestations et contre-manifestations qui avaient suivi les événements devant la faculté de droit. Le doyen de la faculté de droit Philippe Pétel et un professeur, Jean-Luc Coronel, avaient déjà été mis en examen pour ces faits - pour complicité d'intrusion dans les deux cas, et pour violences en récidive en raison d'une condamnation antérieure dans le cas de l'enseignant. La compagne de ce professeur figure parmi les cinq personnes mises en examen jeudi, a précisé le procureur.