Violence sur des migrants à Calais : relaxe pour un CRS

Un CRS poursuivi pour violences sur des migrants à Calais a été relaxé, mardi
Un CRS poursuivi pour violences sur des migrants à Calais a été relaxé, mardi © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Le tribunal "a pris en compte la violence dans le cadre de laquelle le CRS poursuivi était intervenu pour conclure à la légitimité de ses actes", d'après son avocat. 

Un CRS poursuivi pour violence à l'encontre de migrants à Calais en mai 2015, sur la base d'une scène filmée, a été relaxé mardi par le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer, a-t-on appris auprès de son avocat.

Six mois avec sursis requis. Six mois de prison avec sursis avaient été requis lors de l'audience du 24 mai contre ce CRS de 29 ans, qui comparaissait pour violence sur plusieurs migrants par une personne dépositaire de l'autorité publique, sans incapacité totale de travail (ITT). "Le tribunal a pris en compte la violence dans le cadre de laquelle le CRS poursuivi était intervenu pour conclure à la légitimité de ses actes. Je salue cette décision, qui illustre les difficultés quotidiennes de la mission Calais pour les forces de l'ordre", s'est félicité auprès son avocat, Thibault de Montbrial.

Coups de pied et gaz lacrymogène. Le 5 mai 2015, le policier avait été filmé de loin avec d'autres collègues, semble-t-il sur la voie d'accès au port, faisant sortir des migrants cachés dans des camions en partance pour l'Angleterre. Selon les cas, on y voyait des policiers les poussant par-dessus la glissière de sécurité, assenant un coup de pied, faisant usage de gaz lacrymogène ou les plaquant au sol avec le genou. Quelques jours après la diffusion de cette vidéo de deux minutes sur internet, qui aurait été filmée par un Finlandais, "semblant appartenir a la mouvance No Border" selon le président du tribunal, l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait été saisie. No Border est constitué de militants de l'ultra-gauche prônant l'abolition des frontières. 

"On était submergés". Lors de l'audience, le prévenu, qui vit en Seine-et-Marne et effectuait ce jour-là sa première journée de mission, s'était reconnu dans des images le montrant en train de faire basculer des migrants par-dessus la barrière de sécurité. Il reconnaissait aussi avoir donné un coup de pied "pour maintenir une distance de sécurité". "On était submergés, il y avait de l'agitation et on était en sous-effectif", s'était justifié le prévenu.