Vél’ d’Hiv : "la France responsable avec l'Allemagne nazie", selon la Fondation pour la mémoire de la Shoah

La 73e cérémonie du souvenir de la Rafle du Vel d'Hiv, en juillet 2015, en présence de la maire de Paris (PS) Anne Hidalgo.
La 73e cérémonie du souvenir de la Rafle du Vel d'Hiv, en juillet 2015, en présence de la maire de Paris (PS) Anne Hidalgo. © AFP
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avec AFP , modifié à
Après la polémique suscitée par les propos de Marine Le Pen sur la rafle du Vél’ d’Hiv, la Fondation pour la mémoire de la Shoah a réaffirmé jeudi la responsabilité de l'État français.

"La France est, avec l'Allemagne nazie, responsable de la rafle du Vél’ d’Hiv", a réagi jeudi la Fondation pour la mémoire de la Shoah, après la vive polémique suscitée sur ce sujet par la présidente du Front national, Marine Le Pen.

La candidate FN à l'élection présidentielle s'était attirée une volée de critiques en déclarant dimanche que "la France n'est pas responsable du Vél' d'Hiv", alors qu'elle était interrogée sur la rafle et la décision du président Jacques Chirac de reconnaître en juillet 1995 la responsabilité de la France.

Faire face à l'histoire. "La France, c'était d'abord le régime de Vichy, issu d'un vote du Parlement français. C'est ce régime qui, au nom de l'État français, a fait arrêter par ses agents publics des milliers d'enfants, de femmes et d'hommes juifs et a mis à disposition ses moyens et son organisation, conduisant à leur déportation et leur assassinat", réplique dans un communiqué la Fondation pour la mémoire de la Shoah, qui subventionne le Mémorial de la Shoah à Paris et Drancy, en Seine-Saint-Denis.

"En reconnaissant la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs, les présidents de la République successifs ont, depuis 1995, grandi la France et les Français, assumant et faisant face à leur histoire", ajoute cette fondation créée en 2000 à l'initiative des pouvoirs publics.

13.000 Juifs arrêtés par des gendarmes français en 1942. Les 16 et 17 juillet 1942, quelque 13.000 Juifs avaient été arrêtés à leur domicile par des policiers et des gendarmes français, avant d'être rassemblés au Vélodrome d'Hiver pour être ensuite envoyés en camp d'extermination, d'où moins d'une centaine revinrent. Cette rafle avait été demandée par la Gestapo.

Au total, "la France de Vichy" a été "responsable de la mort de 76.000 Juifs, dont 11.000 enfants", avait souligné Simone Veil, première présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, lors d'un "hommage de la Nation aux justes de France" en 2007 au Panthéon.