Vague de froid : 21 sites industriels prêts à être coupés

Le froid pourrait causer l'interruption de 21 sites industriels.
Pour faire face à l'augmentation de la consommation électrique à cause du froid, RTE pourrait couper le courant dans 21 sites industriels. © AFP
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Carole Ferry avec T.L , modifié à
Le courant pourrait être coupé dans une vingtaine de sites industriels, gourmands en énergie, pour faire face à l'augmentation des besoins en électricité, liée à la vague de froid.
L'ENQUÊTE DU 8H

Le scénario ne s'est encore jamais produit, mais tout est prêt pour l'activer à tout moment. 21 sites industriels pourraient être mis à contribution par RTE pour faire face à l'augmentation des besoins en électricité pendant la vague de froid. Concrètement, l'arrêt de la production de ces entreprises - très gourmandes en énergie en raison de leurs processus de production ou du secteur qu'elles occupent (dans la papeterie, la plasturgie...) - pourrait permettre de fournir de l'électricité ailleurs. Comme Rio Tinto dans le Nord, Arkema dans l'Isère ou encore Kem One dans les Bouches-du-Rhône, toutes sont volontaires pour voir leur production éventuellement interrompue.

Capacité limitée. Leur arrêt, s'il était décidé, pourrait permettre de remettre immédiatement sur le réseau 1.500 mégawatts (MW) d'électricité, l'équivalent d'un très gros réacteur nucléaire. A titre indicatif, le fournisseur RTE prévoit une consommation d'électricité de 91.000 MW à 19h00 mardi. Les moyens de production disponibles pour cette journée s'élèvent à 89.000 MW, auxquels s'ajoute une capacité d'importation de 6.000 MW, alors que les températures sont annoncées à près de 6°C en dessous des normales de saison.

Parmi les sites volontaires, l'entreprise Rio Tinto, à Dunkerque, fabrique notamment de l'aluminium pour l'automobile. Son directeur énergie, Jean-Paul Aghetti, se dit prêt : "Dans notre usine, on a une armoire RTE, qui peut arrêter à distance notre activité. Les trois tests que nous avons effectués ont montré que cela fonctionnait : on arrête l'électrolyse de l'aluminium, ce qui crée une perte de production et une altération du procédé. Ces arrêts sont donc dommageables", explique-t-il à Europe 1.

Mesures de précaution. En contrepartie, les entreprises sont dédommagées à hauteur de 5 à 10 millions d'euros par an, en fonction de la taille du site. Et ce, même si aucune coupure n'a lieu. RTE prévoit un budget de 108 millions d'euros chaque année, répercuté sur les factures des particuliers.

Le recours éventuel à ces coupures devrait être décidé "mardi en fin d'après-midi". Mais RTE assure toutefois qu'"à ce stade, il n'y a pas de coupure programmée" cette semaine. L'opérateur précise que dans l'hypothèse où la consommation d'électricité devait connaître un nouveau pic, il lancerait une "alerte Eco2mix" incitant les consommateurs à réduire leur consommation en heures de pointe. La réduction de la tension de 5% sur le réseau "devrait suffire à assurer l'alimentation électrique pour la journée de mercredi", prévoit RTE. 

Écogestes encouragés. Parmi les écogestes recommandés par RTE : limiter le chauffage, éteindre la lumière quand on quitte une pièce ou encore utiliser les appareils électroménagers la nuit. Autant de conseils qui pourraient éviter de faire connaître à la France un black-out redouté de tous.