Une avocate obligée de retirer son soutien-gorge pour rencontrer un détenu

Prison de Villefranche-sur-Saône, 1280x640 MARTIN BUREAU / AFP
Elle enlève manteau, bijoux et chaussures mais le portique de sécurité continue de sonner... © MARTIN BUREAU / AFP
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avec AFP , modifié à
POLICE DE LA MODE - Une avocate a dû ôter son soutien-gorge qui faisait sonner le portique de sécurité à la maison d'arrêt de Villefranche-sur-Saône.

Une avocate, dont le soutien-gorge faisait sonner le portique de sécurité de la prison de Villefranche-sur-Saône, dans le Rhône, a été contrainte de le retirer pour rencontrer un détenu.

"La prochaine fois, mettez une brassière". Le 18 décembre, cette avocate du barreau de Grenoble vient s'entretenir avec son client. Elle enlève manteau, bijoux et chaussures mais le portique de sécurité continue de sonner et force est de constater que son soutien-gorge est en cause, a expliqué Maître Elsa Ghanassia, membre du bureau de l'association Avocats pour la défense des droits des détenus (A3D). Malgré cela, le surveillant refuse de la laisser entrer. Il fait appel à une supérieure qui la laisse passer, non sans lui dire : "La prochaine fois, mettez une brassière", suivi d'un "si vous ne voulez pas porter de brassière, je suis libre de ne pas vous laisser entrer la prochaine fois".

"Une humiliation" pour l'avocate. L'avocate lui rétorque qu'"un avocat est un auxiliaire de justice et qu'à ce titre elle est digne de confiance pour ne rien fournir à son client au parloir", déclenchant l'emportement de la surveillante qui refuse alors de la faire entrer dans l'établissement, a ajouté Me Ghanassia. Le chef de la détention a ensuite contraint l'avocate à retirer son soutien-gorge et à le déposer dans sa voiture avant de s'entretenir avec son client, un procédé, qui selon A3D, "relève de la pure humiliation". "Cette mascarade a duré plus d'une heure", réduisant d'autant le temps de parloir, a déploré Me Ghanassia.

"Un auxiliaire de justice dans l'exercice de sa fonction de défenseur n'a pas à se voir imposer par l'administration pénitentiaire une manière de se vêtir alors que les règles de sécurité avaient été respectées par celui-ci et que cela révélait surtout un règlement très sensible d'un portique", souligne A3D dans un communiqué.