métro coronavirus Paris 1:32
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Matthieu Bock, édité par Mathilde Durand , modifié à
Les derniers bilans de l'épidémie de Covid-19 en France ne montrent, pour l'instant, aucun signe d'une seconde vague. Depuis le déconfinement, certains observent donc un relâchement de la vigilance sur les gestes barrières (masques, distanciation), notamment dans les transports en commun et dans les commerces. 
TÉMOIGNAGE

Le nombre total de décès du coronavirus s'élève désormais à 29.319 en France depuis le début de l'épidémie, dont 18.935 à l'hôpital. Moins de 1.000 personnes sont actuellement en réanimation et pour l'instant l'épidémie ne montre aucun signe de deuxième vague. Un contexte qui ferait presque oublier l'importance des gestes barrières. A Paris, dans les commerces et les transports, certains pointent le relâchement depuis le déconfinement. "Je bous des fois en voyant le comportement des gens", confie Michael, vendeur de journaux dans le 15eme arrondissement.

Un relâchement et des tensions

"Cela peut revenir à n'importe quel moment, il suffit d'une personne, de trois personnes, neuf personnes et c'est reparti", poursuit-il, témoin du relâchement de la vigilance de ses clients depuis le 2 juin dernier, début de la phase 2 du déconfinement. Beaucoup de ses clients, pourtant âgés, ont changé de comportement.

"Les personnes qui, vraiment, respectaient les gestes barrières - distances, port du masque - dès la deuxième phase ne respectaient plus grand-chose, dans le sens où il rentrait à quatre dans la boutique. Des gens qui laissaient leurs enfants dehors rentrent avec, ils se permettent de toucher à tout. Les gens se rentraient dedans, dans la boutique", raconte le commerçant. "Maintenant on doit un peu jouer au petit shérif à dire aux gens d'attendre dehors mais ils ne comprennent pas, sont assez agressifs. Dans l'ensemble, c'est assez tendu."

Dans les transports, le quotidien a vite rattrapé la prévention. Pascal, infirmier dans un hôpital parisien, ne revient toujours pas de la nonchalance de certains passagers. "Il a failli avoir une altercation entre deux personnes parce que l'un s'asseyait quasiment en face de l'autre", raconte-t-il. "'Pourquoi vous n'avez pas votre masque ? Pourquoi vous vous assez là ?' Du coup la distanciation est caduque. C'est un peu dommage, parce que ce n'est pas fini." L'infirmier n'hésite d'ailleurs pas à laisser passer deux ou trois rames de métro s'il n'est pas certains de pouvoir garder ses distances avec les autres passagers.