Un motard de l'escorte de François Hollande serait à l'origine d'un accident mortel

accident de voiture crédit : ERIC FEFERBERG / AFP - 1280 1:30
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François Coulon avec M.R. , modifié à
Les enfants de la victime ont porté plainte contre X pour que la lumière soit faite sur la responsabilité du cortège officiel dans la mort de Marcel Briché.

Le 8 novembre dernier, près de La Rochelle, Marcel Briché, 83 ans, est décédé après avoir été repoussé sur le bord d'une route par un motard du cortège officiel de François Hollande. Les enfants de la victime ont été entendus jeudi par la police et réclament une enquête.

Repoussé sur le bas-côté, il percute une file de voitures. Marcel Briché, qui s'apprêtait à entrer sur la rocade de La Rochelle, était sur une voie d'accélération au moment où le convoi présidentiel s'est présenté. "D'un seul coup, un motard est arrivé à sa hauteur et lui a demandé de se décaler sur la droite", explique son fils. "Mon père a été surpris et s'est encastré dans une file de voitures qui étaient là. Ils ont mis 1h15 pour le désincarcérer et 48 heures plus tard, il est décédé d'un arrêt cardiaque massif."

La victime était un "conducteur chevronné". Le fils de la victime met en cause les procédés de l'escorte présidentielle pour dégager la route. "Les techniques sont très sauvages pour faire évacuer les voitures. Ils n'hésitent pas à mettre des coups sur les fenêtres, sur une aile avant. Ça peut avoir comme effet, ce que mon père a fait, de mettre un coup de volant et d'aller là où il ne devait pas se retrouver."

Interrogé par Sud Ouest, Thierry Briché affirme que son père était un "conducteur chevronné". "C'était un ancien de Rungis [le marché de vente en gros], une force de la nature, pas du genre à se plaindre pour le moindre bobo. C'était un bon vivant, très actif et membre de plusieurs associations, complètement autonome à 83 ans."

Les enfants de la victime ont porté plainte jeudi contre X pour que toute la lumière soit faite sur cet accident, mais aussi plus généralement sur les pratiques des convois officiels. "Il faut être ferme et peut-être faire les choses avec un peu plus de calme et peut-être un peu moins d'agressivité ou de violence", professe Martine, la fille de Marcel Briché. "On sait qu'ils ont de la pression, seulement il faut que les forces de l'ordre aient la maîtrise d'eux-mêmes, du sang-froid." Il faut que la mort de leur père "serve de leçon" disent les enfants de la victime. Une enquête de police a été ouverte, suivie attentivement par le parquet.