La création de ce label intervient après la diffusion de plusieurs vidéos choquantes filmées dans des abattoirs 1:23
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M.L. avec Aude Vernuccio
Éleveurs et bouchers travaillent à l'élaboration d'une charte éthique pour rassurer les consommateurs, après la diffusion de vidéos montrant des pratiques d'abattage choquantes.

Cochons agonisants dans le Gard,bovins tués sans étourdissement à Alès, décharges électriques à Mauléon-Licharre… Ces derniers mois, les vidéos filmées en cachette par des associations dans plusieurs abattoirs français se sont multipliées, révélant les conditions atroces dans lesquels les animaux sont parfois tués. Pour se démarquer de ces scandales et rassurer les consommateurs, éleveurs et bouchers veulent élaborer un "label éthique animal national", qui garantirait de bonnes conditions d'élevage, mais aussi d'abattage.

"Le consommateur se détourne". "Avec toutes ces images qui sont diffusées, vous avez envie, vous, de manger un bout d'agneau de l'abattoir de Mauléon, même s'il a le Label rouge et que c'est un animal du pays basque ?" interroge Christian Lelann, président de la confédération nationale de la boucherie, sur Europe 1. "Forcément, le consommateur se détourne d'un produit qui ne lui donne plus satisfaction", poursuit-il.

De "bonnes conditions" d'élevage. D'où l'idée d'un label qui couvrira tout le cycle de vie de l'animal, de la naissance à la mise à mort. "On ne peut plus considérer que la viande, c'est de la viande", estime Christian Lelann. "Il faut que l'animal soit élevé naturellement, dans de bonnes conditions", pour en finir avec les "usines à viande". Le travail des producteurs et des bouchers se fait en parallèle de celui de l'Assemblée nationale, qui a annoncé il y a un mois la création d'une commission d'enquête parlementaire sur les conditions d'abattage en France.  

Une charte prête à l'automne ? L'un des points centraux du label en cours d'élaboration : "que l'animal soit anesthésié dans des conditions dignes, qu'il n'y ait aucune souffrance", explique le président des bouchers. "Après, il faut qu'il y ait une chaîne autour de ça, avec les conditions d'élevage". Objectif : "que le boucher puisse garantir qu'il y a bien eu toutes les étapes nécessaires. C'est le propos de notre charte éthique." Cette dernière pourrait voir le jour à l'automne 2016.