Un journaliste porte plainte pour agression contre des contrôleurs de la RATP

Une porte-parole de la RATP a indiqué mercredi qu'une enquête interne avait été "immédiatement lancée". (Illustration)
Une porte-parole de la RATP a indiqué mercredi qu'une enquête interne avait été "immédiatement lancée". (Illustration) © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Un journaliste indépendant a porté plainte pour "violence aggravée" contre des agents de la RATP qu'il accuse de l'avoir agressé alors qu'il filmait un contrôle des titres de transport, vendredi. 

Le journaliste indépendant Raphaël Godechot a porté plainte pour "violence aggravée" contre des agents de la RATP qu'il accuse de l'avoir agressé alors qu'il cherchait à filmer un contrôle des titres de transport vendredi, des accusations qui ont amené la RATP à ouvrir une enquête interne. Le parquet de Paris a confirmé mercredi l'ouverture d'une enquête confiée à la brigade des réseaux ferrés.

Le journaliste a eu trois jours d'incapacité totale de travail. Le journaliste, qui a publié son témoignage sur le site Streetpress pour lequel il collabore, relate que l'agression a eu lieu vendredi soir dans le métro parisien, alors qu'il voulait filmer avec son téléphone l'interpellation d'un homme qui lui semblait effrayé car sans papiers, par une dizaine d'agents de la RATP. "Immédiatement un agent en civil s'approche de moi, me pousse, me met des coups, me pince et me tape dans le bas du ventre pour me faire reculer, afin de m'éloigner de la scène", raconte-t-il.  Un autre contrôleur "costaud" l'"étrangle par derrière", lui "donne des coups de pied et de genoux dans la jambe", le faisant tomber et casser sa carte de presse qu'il tenait à la main. Au final, ses blessures lui ont valu 3 jours d'ITT (Incapacité totale de travail).

Mercredi, le journaliste a indiqué tenter de récupérer la vidéo effacée par les contrôleurs, "mais aucune garantie", précise-t-il. 

"Les couloirs du métro parisien, une zone de non-droit ?". "Les couloirs du métro parisien seraient-ils devenus une zone de non-droit pour les journalistes, comme pour les citoyens ?", s'interroge dans un communiqué le Syndicat national des journalistes (SNJ), qui précise qu'il s'associera à la plainte de Raphaël Godechot. "Les agents n'ont pas pu ignorer sa qualité de journaliste, dès lors qu'il a sorti sa carte de presse. Ils ont alors tenté d'effacer les images déjà filmées en s'emparant du téléphone qui était tombé à terre", dénonce le syndicat, au sujet de faits également "condamnés" par le SNJ-CGT.

La RATP indique avoir communiqué les images de vidéo-surveillance à la police. Une porte-parole de la RATP a indiqué mercredi qu'une enquête interne avait été "immédiatement lancée" et que le groupe apportait "son concours aux services de police et à la justice pour que soient déterminées les circonstances exactes de cet incident". "Si les faits tels qu'ils sont rapportés étaient avérés, la RATP ne pourrait que condamner de tels agissements et prendrait toutes ses responsabilités", a-t-elle précisé. Par ailleurs, selon une source proche de l'enquête, la RATP a communiqué lundi à la police les images de vidéo-surveillance de l'incident.