Un Français sur trois reconnaît tenir des propos homophobes devant un match de foot

Les personnes qui tiennent des propos homophobes ont tendance à les minimiser.
Les personnes qui tiennent des propos homophobes ont tendance à les minimiser. © Valery HACHE / AFP
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Selon une enquête réalisée par Ipsos, les personnes qui tiennent ces propos les minimisent, estimant qu'ils font "partie du folklore du football".

Dans les stades, les insultes visent souvent les arbitres, accusés de rouler pour l'autre équipe, ou bien encore l'adversaire. Les propos homophobes  ont également tendance à s'y banaliser. Selon une enquête réalisée par Ipsos  et intitulée "Les Français et l'homosexualité dans le football", un Français sur trois reconnaît tenir des propos homophobes devant les matchs de football, selon FranceInfo.

"Folklore du football". A la question, "quand on regarde/assiste à un match de football, certaines expressions sont souvent employées, comme 'pédé', 'tarlouze' ou 'tapette'. Vous personnellement, vous arrive-t-il de dire l’une ou plusieurs de ces expressions ?", quelque 34% des personnes interrogées ont répondu "oui" à des degrés divers : "systématiquement", "souvent" ou "rarement". Parallèlement, ceux qui tiennent ces propos les minimisent, estimant qu'ils sont "sans rapport avec l'homosexualité". Mais ils considèrent que "ces propos font partie du 'folklore' du football et n'ont pas de connotation homophobe", résume l'institut dans une note de synthèse.

"Nous avons fait le choix de ne retenir que trois mots". L'enquête ne questionne toutefois pas l'utilisation du terme "enculé", fréquemment chanté dans les stades et souvent accolé à l'arbitre. "Nous avons fait le choix de ne retenir que trois mots, parmi ceux qui peuvent choquer les personnes homosexuelles", souligne à FranceInfo Doan Pham, directrice adjointe département Tendances et prospective de l'institut Ipsos.

 

Des associations demandent à la LFP de sanctionner les actes homophobes

Le collectif Rouge Direct et l'association Stop Homophobie ont dénoncé jeudi le "laissez-faire" de la Ligue de football professionnel (LFP) face aux actes et propos homophobes dans les stades, menaçant l'instance d'une procédure administrative si elle ne les fait pas sanctionner. Depuis 2011 et la signature par la LFP d'une charte contre l'homophobie, "rien n'a changé dans les stades de football: les chants homophobes n'ont jamais cessé et ont même fait leur grand retour au Parc des Princes", le stade du Paris Saint-Germain, déplore Rouge Direct dans un communiqué. "L'inaction (de la LFP) est une faute grave qui autorise tous les débordements homophobes", ajoute le texte.