Triple meurtre de Rivesaltes : 30 ans de réclusion pour un octogénaire

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Joachim Toro, 85 ans, a été condamné à 30 ans de réclusion pour trois meurtres perpétrés à Rivesaltes en 2011. © RAYMOND ROIG / AFP
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avec AFP , modifié à
Joachim Toro, 85 ans, a été condamné pour trois meurtres commis sur des personnes au hasard à Rivesaltes, en 2011, après avoir tenté de tuer sa compagne.

Joachim Toro, plombier à la retraite de 85 ans jugé depuis une semaine à Carcassonne pour trois meurtres en 2011 à Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales, a été condamné vendredi en appel par la cour d'assises de l'Aude à une peine de 30 ans de réclusion criminelle, assortie d'une période de sûreté de 20 ans. L'octogénaire, accusé en outre de deux tentatives de meurtre, avait été condamné en février 2016 à 30 ans de réclusion criminelle par les assises des Pyrénées-Orientales. L'avocat général, Arnaud Albouy, avait requis jeudi une même peine de 30 ans de réclusion criminelle.

Tentative de suicide. Joachim Toro encourait la réclusion à perpétuité pour avoir, le 3 mars 2011, tiré au fusil de chasse sur sa maîtresse de 29 ans et sa cousine, près de Rivesaltes, avant d'aller tuer au hasard trois hommes dans le centre-ville : Michel Raspaud, un retraité de 72 ans, et deux employés municipaux, Jean-Luc Joffre (42 ans) et Jean-Philippe Abribat (36 ans). Le plombier retraité avait ensuite tenté de se donner la mort en retournant l'arme contre lui.

"Il a tiré, rechargé et tiré encore". "Il avait l'intention de tuer", avait affirmé l'avocat général dans son réquisitoire. "Il était déterminé, plein de sang-froid et il a tiré, rechargé et tiré encore." "C'est la manière dont agissent les tueurs de masse qui tuent au jugé, n'importe qui et n'importe quand", avait ajouté Arnaud Albouy.

Tentative de chantage contre agression sexuelle. L'accusé, qui a subi une chirurgie de reconstruction faciale depuis sa tentative de suicide et a du mal à s'exprimer, n'a pas changé sa version des faits depuis sept ans. Il a toujours soutenu avoir été victime de "chantage" et d'"extorsion" à hauteur d'environ 400.000 euros de la part de la cousine et de la jeune femme. Celle-ci avait accusé Joachim Toro d'avoir abusé d'elle quand elle était mineure, avant d'évoquer des relations sexuelles plus tardives avec lui en échange d'importantes sommes d'argent, parlant de "50 à 60.000 euros".