Thomé-Génot : 4 ans de prison pour les anciens patrons fraudeurs de la société ardennaise

Lors de l'audience du 6 octobre, le ministère public avait requis cinq ans d'emprisonnement contre les patrons fraudeurs. Image d'illustration.
Lors de l'audience du 6 octobre, le ministère public avait requis cinq ans d'emprisonnement contre les patrons fraudeurs. Image d'illustration. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Catherine Felch et Greg Willis ont aussi été condamnés vendredi à 200.000 euros d'amende. 

Le tribunal correctionnel de Reims a condamné vendredi les deux anciens dirigeants américains de Thomé-Génot, sous-traitant automobile à Nouzonville dans les Ardennes, à quatre ans de prison pour différentes malversations de cet ancien fleuron industriel, conduisant au licenciement de 316 salariés en 2006.

"Détournements d'actifs". "Malgré les promesses faites, Catherine Felch et Greg Willis n'ont pas apporté le financement nécessaire qui aurait pu permettre de sauver l'entreprise", a déclaré Tiffanie Reiss, la présidente du tribunal, soulignant "une peine exemplaire".  Ils ont été reconnus coupables de "détournements d'actifs", "achats en vue de revente au dessous du cours" et "abus de biens", mais relaxés du chef de "banqueroute par emploi de moyens ruineux pour se procurer des fonds", faute de preuve.

Mandat d'arrêt international. Cette sanction est assortie de 200.000 euros d'amende chacun, d'une interdiction de gérer une entreprise pendant cinq ans et d'un mandat d'arrêt international, les citoyens américains n'ayant jamais répondu aux convocations de la justice française, ce qui démontre leur "persistance à fuir leurs responsabilités", a ajouté la cour.

Lors de l'audience du 6 octobre, le ministère public avait requis cinq ans d'emprisonnement contre les patrons fraudeurs pour avoir organisé "le pillage de la société", conformément à la peine à laquelle ils avaient déjà été condamnés en septembre 2009 par le tribunal correctionnel de Reims. Mais une erreur de procédure avait entaché le procès, rendant le jugement caduc. 

 

Le film des événements. En 2004, le tribunal de commerce de Charleville-Mézières avait cédé l'entreprise à la société américaine de consulting Catalina, pilotée aussi par le duo Willis-Felch, qui avait promis la sauvegarde des emplois et un plan d'investissement de trois millions d'euros. Au lieu de ça, "la revente des actifs de la société pour être réinvestis à l'étranger" en vue d'une délocalisation, des prestations de Catalina surfacturées à ATG, ainsi que la vente à perte, ont asphyxié cette entreprise des Ardennes, avait listé la présidente. Thomé-Génot, leader mondial des pôles d'alternateurs et fournisseur exclusif de Ford, a été liquidée en 2006, conduisant 316 salariés au chômage.