Tariq Ramadan remis en liberté : Henda Ayari "davantage harcelée, insultée, menacée"

Henda Ayari est une des trois femmes qui accusent Tariq Ramadan de viols.
Henda Ayari est une des trois femmes qui accusent Tariq Ramadan de viols. © JOEL SAGET / AFP
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Salomé Legrand et Mathilde Belin , modifié à
Un des avocats d'Henda Ayari, qui accuse Tariq Ramadan de viols, affirme que sa cliente fait l'objet davantage d'insultes et de menaces depuis la remise en liberté sous conditions de l'islamologue. 

Henda Ayari, une des trois femmes qui accusent Tariq Ramadan de viols, "est davantage harcelée, insultée, menacée" depuis la remise en liberté de l’islamologue suisse décidée par la justice jeudi soir, a rapporté vendredi l’un de ses avocats. "Notre crainte la plus sombre se réalise déjà, puisque Madame Ayari est depuis lors, encore davantage harcelée, insultée, menacée, dans le réel et le virtuel", affirme dans un communiqué Me Grégoire Leclerc.

Son avocat lance un appel au calme. Sur son compte Twitter, Henda Ayari a énuméré vendredi ce "nouveau déchaînement de violences". "Appels anonymes, pressions psy(chologiques), agressions, harcèlement, crachats, menaces de représailles, appels au viol, au meurtre, insultes, diffamation… C'est ce que je traverse depuis un an. Je ne sais pas qui est le plus dangereux, #Ramadan ou ses soutiens ?". "Les soutiens de #Ramadan sont forts pour mettre la pression et détruire quelqu'un psychologiquement", écrit-elle dans un autre tweet du jour. 

"Nous demandons à Monsieur Ramadan, ses proches et son conseil d’appeler leurs soutiens à de la mesure, au respect des lois de la République et donc au respect le plus strict de la personne de Madame Ayari, de ses proches et de son intégrité", exhorte en réaction Me Grégoire Leclerc.

Ce "n’est pas un jugement innocentant Monsieur Ramadan". Me Grégoire Leclerc rappelle en outre que Tariq Ramadan, remis en liberté vendredi soir, reste mis en examen pour viols dans cette affaire, la Cour ne s’étant prononcée que sur l’intérêt de son maintien en détention, et non sur le fond du dossier. "La remise en liberté décidée (jeudi) n'est pas un jugement innocentant Monsieur Ramadan, alors qu'en revanche le montant de la caution et les modalités strictes du contrôle judiciaire démontrent qu'il existe des indices graves et concordants, que Monsieur Ramadan qui ment au point de se mentir à lui-même, ne bénéficie que d'une liberté encadrée et toute relative", souligne ainsi l’avocat.

Un strict contrôle judiciaire. Tariq Ramadan a pu quitter vendredi soir la prison de Fresnes, dans laquelle il était incarcéré depuis sa mise en examen pour des viols qu’il conteste en février dernier, après versement d’une caution de 300.000 euros. Il a en outre obligation de rester en France, de ne pas entrer en contact avec les plaignantes et certains témoins, et de pointer une fois par semaine au commissariat.