Suicide d'une greffière dans un tribunal de l'Orne

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Une greffière du tribunal judiciaire d'Argentan dans l'Orne s'est donnée la mort. (Illustration) © FREDERICK FLORIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Une greffière du tribunal judiciaire d'Argentan dans l'Orne s'est donnée la mort. Un suicide qui s'est produit au sein même de l'établissement, a annoncé la juridiction. Le décès de la fonctionnaire de 62 ans intervient dans un contexte social délétère, dix jours après la manifestation des magistrats et greffiers.

Une greffière du tribunal judiciaire d'Argentan (Orne) s'est suicidée jeudi matin à l'intérieur de l'établissement, a annoncé vendredi la juridiction dans un communiqué. Cette fonctionnaire de 62 ans s'est "volontairement précipitée dans le vide depuis la rambarde de l'escalier du premier étage" du tribunal selon le communiqué. C'est ce qu'ont révélé les caméras internes de surveillance, selon la même source. Son corps inanimé a été découvert jeudi vers 8h05 par une magistrate et un agent du greffe au pied de l'escalier du rez-de-chaussée, selon le tribunal. 

La greffière "qui exerçait depuis de nombreuses années et était très appréciée de tous" est décédée à 22h10 à l'hôpital où elle avait été transférée avec un pronostic vital engagé, malgré les premiers soins prodigués, selon le tribunal.

Le parquet a ouvert une enquête

Le directeur des services judiciaires est annoncé au tribunal d'Argentan vendredi. Interrogée par l'AFP, La procureure de la République d'Argentan Florence Sroda a précisé que la fonctionnaire n'avait "rien laissé" pour expliquer sa décision. "Nous ne communiquerons pas davantage pour nous consacrer à l’accompagnement de tous les agents du tribunal dans ce terrible deuil", a ajouté la magistrate. Une enquête de recherche des causes de la mort est ouverte par le parquet et confiée au commissariat d'Argentan.

Un contexte social délétère 

À la question de savoir si son travail pouvait être à l'origine de la détresse de la greffière, le parquet n'a pas donné suite. Dénonçant leur "souffrance" au travail et leur "désespérance", magistrats et greffiers se sont rassemblés le 15 décembre partout en France aux côtés des avocats pour réclamer des moyens "dignes" pour la justice, alors que le malaise grandit au sein des tribunaux.