Les procureurs réclament plus de moyens pour traiter les dossiers de violences conjugales. 1:05
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Marion Dubreuil, édité par Antoine Terrel
Plusieurs procureurs réclament que chaque parquet soit doté d'un assistant dédié dans le traitement des dossiers des violences conjugales. "Il faut faire du sur-mesure sur ces dossiers", explique sur Europe 1 Laureline Peyrefitte, procureure de la république de Meaux.

Seront-ils entendus par le gouvernement ? Alors que, selon le collectif "Féminicides par compagnons ou ex", 49 féminicides ont été recensés en 2021, plusieurs parquets, à l'initiative de la Conférence nationale des procureurs de la République (CNPR), ont demandé lundi plus de moyens pour lutter contre les violences conjugales. Ils demandent notamment que chaque parquet soit doté d'un assistant spécialisé dédié exclusivement à cette "grande cause nationale". Interrogée par Europe 1, Laureline Peyrefitte, procureure de la république de Meaux, explique pourquoi à Europe 1. 

"Nous sommes sous-dimensionnés par rapport à la délinquance de violences conjugales, qui est un contentieux de masse", indique-t-elle. "Il y a à peu près 700 enquêtes en cours actuellement sur le ressort du parquet de Meaux... C'est un contentieux très lourd en terme de volume."

"Il faut faire du sur-mesure"

Or, ajoute-t-elle, pour traiter les violences conjugales, "il faut faire du sur-mesure sur ces dossiers extrêmement sensibles". "Il convient non seulement de mettre en oeuvre des dispositifs de poursuite classique, de répression et de sanction des auteurs, mais aussi de mettre en oeuvre des dispositifs de protection pour les victimes, et nous n'avons pas les moyens de faire du sur-mesure", dit-elle encore. 

"Tout le monde est d'accord pour dire que la lutte contre les violences conjugales est une grande cause nationale", pense la procureure. Mais "quand on souhaite se doter d'une politique ambitieuse, il faut savoir s'en donner les moyens", estime Laureline Peyrefitte.