Son ex-mari l’accuse publiquement d’avoir enlevé leur fille : "On me traite de monstre"

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Léa Beaudufe-Hamelin , modifié à
L’ex-mari de Marianne l’accuse sur les réseaux sociaux de l’empêcher de voir leur fille et de la retenir au Japon depuis leur divorce. Marianne a choisi de s’exprimer au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, pour livrer sa version de l’histoire de leur divorce et du combat judiciaire autour de la garde de leur enfant.
TÉMOIGNAGE

L’ex-mari de Marianne a témoigné sur "La Libre antenne" d’Europe 1, l’accusant de l’empêcher de voir leur fille et de la retenir au Japon depuis leur divorce. Marianne a souhaité livrer sa version des faits. Elle explique que son ex-mari l’accuse d’enlèvement sur les réseaux sociaux, alors que la justice française lui a accordé la garde de l’enfant sur le territoire japonais. Au micro d’Olivier Delacroix, sur "La Libre antenne" d’Europe 1, Marianne se confie sur son divorce et les insultes qu’elle reçoit sur les réseaux sociaux.

"Je suis Franco-japonaise. Mon ex-mari dit que notre enfant est coupée de son père, à la suite d’une manœuvre que j'aurais orchestrée pour retourner au Japon. C’est extrêmement grave, parce qu’il dit qu’il y a enlèvement. Je suis restée en France jusqu'à 41 ans. Je suis une artiste, mes projets professionnels étaient en France. Je n’ai jamais fui la France, comme il le dit. Mon ex-mari a voulu ce mariage au Japon, il voulait cette vie au Japon. Il voulait quitter l'armée. Il m’a mise devant le fait accompli, il avait déjà signé les papiers pour son départ de l'armée.

Ce n'était pas ce que je souhaitais, mais à l'époque, j’étais dans une dépendance affective. Il avait une emprise sur moi. J’avais des traumatismes avant de le connaître, donc ça ne venait pas de lui. Mais il m'a acceptée comme je suis. Il me traite sans cesse de malade et d’handicapée, c'est grave. Je suis suivie pour un petit handicap qui n'est pas psychiatrique, mais physique. Il a décidé de notre vie. Quand il a émis le souhait de divorce, parce que ça venait de lui, j'ai dit oui.

" Ça fait des années qu'on m’accuse publiquement d'enlèvement "

Mon ex-mari a créé une communauté au nom de notre enfant sur les réseaux sociaux. Il a publié des photos de l’enfant, de mes proches et même de mon avocate. Ça fait des années qu'on m’accuse publiquement d'enlèvement. On nous salit, mes proches et moi. Ce sont des accusations très graves. Dans notre cas, la justice française me donne à moi seule la garde légale de notre enfant sur le territoire japonais. La justice dit qu’il n'y a pas d'enlèvement, même son avocate le dit. Lui n’a jamais eu la garde, parce qu’il n'en a pas voulu. Ça, il ne le dit pas.

Dans cette communauté qu’il a créée, on me traite de monstre. Je suis traitée d’inhumaine et d’innommable en public, sur les réseaux sociaux. Ils ne connaissent pas notre histoire. Mon ex-mari ne leur donne que sa version. Il y a des likes, des partages et des commentaires sur les photos de notre enfant. Il ne dit que ce qui l’arrange, il déforme la vérité. Il me fait dire des choses qui sont fausses. Son arme, c’est la publication. 

" Il dit que ça fait cinq ans qu’il se bat pour retrouver son autorité parentale, mais il n'a rien fait "

Mon avocate et moi avons toujours été en contact avec les autorités consulaires au Japon. La consule est même venue à la maison. Le consulat a toujours su où on habitait. Ce n'est pas une planque. Pour le divorce, c'est moi qui ai saisi la justice française. Je suis venue en France avec notre enfant et ma mère pour signer le consentement mutuel. Pendant ce séjour, j’avais aussi des rendez-vous médicaux et j’ai subi une petite intervention. Donc, j’étais fatiguée. J’ai laissé ma mère s'occuper des papiers administratifs. 

On s'est mariés au Japon, il était logique qu’on divorce à la japonaise. Ma mère lui a bien expliqué ce que disaient les papiers du divorce japonais : la garde et l'autorité parentale me revenaient. Il a conscience de ce qu’il a signé. Il aurait pu refuser de signer parce que c’étaient des papiers en japonais. Il utilise ça pour dire qu’une manœuvre a été orchestrée pour lui retirer l'autorité parentale au Japon. Il n’a plus le droit d'hébergement. Son droit de visite, il ne l'exerce pas. Il dit que ça fait cinq ans qu’il se bat pour retrouver son autorité parentale au Japon, mais il n'a rien fait. 

Nous avons fait des Skype. J’étais menacée et je subissais des insultes. Notre enfant a été témoin de scènes qui l'ont vraiment marquée. Il a mis une pression incroyable à notre enfant qui ne voulait pas lui parler. Il me criait dessus sur Skype, parce que notre enfant ne voulait pas lui parler. Il me dénigre devant l’enfant. La chose que ma fille a le plus entendu, c’est : ‘Ta maman est malade’. Il a révélé publiquement mon lourd traitement. C’est ignoble de faire ça. 

Je ne souhaite à personne ce qu'on est en train de vivre. Mon ex-mari nous insulte, nous menace, et c’est public. Il me dit : ‘J’ai mon réseau, je connais du monde, on n’aura aucune pitié pour toi. Le moment venu, ils vont passer à l'action’. Sur les réseaux sociaux, je suis traitée d’inhumaine. On vomit sur ma mère et mon avocate. C’est une horreur ces publications. J'ai besoin d'aide. On ne peut plus vivre comme ça. C’est un acharnement public. C’est vraiment un cauchemar. Ce n’est pas vivable. "