Somme : 133 emplois menacés malgré un carnet de commandes plein

L'usine du groupe Pentair Griss, à Ham, dans la Somme.
L'usine du groupe Pentair Griss, à Ham, dans la Somme. © Capture Google Street View
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Laure Dautriche et T.M.
A l'usine de Pentair Griss, dans la Somme, 133 personnes pourraient perdre leur emploi. La direction du groupe, spécialisé dans la robinetterie industrielle, veut délocaliser, malgré un carnet de commandes plein.

Les salariés ne comprennent pas. Le groupe Pentair Griss, spécialisé dans la robinetterie, devrait licencier 133 personnes et délocaliser l'usine pour réduire les coûts, selon une histoire rapportée au "téléphone rouge" d'Europe 1.

4 millions d'euros de bénéfices l'an dernier. Pourtant, les salariés assurent que l'entreprise a fait 4 millions d'euros de bénéfices l'an dernier et que le carnet de commandes n'a jamais été aussi plein : 12 millions d'euros de commandes, rien que pour le mois de janvier 2016. "On a pris un coup de massue. Notre carnet de commandes est complet. On est quand même l'un des leaders mondiaux de la robinetterie", clame un ouvrier. "Un groupe est en train de détruire des familles entières dans la région, surtout qu'ici, l'emploi est très dur à retrouver", précise un de ses collègues.

"C'est une trahison". L'entreprise a expliqué que certaines usines du groupe à l'étranger marchaient moins bien. Elle veut donc licencier les 133 salariés et relocaliser en Chine, en Suisse et en Italie. Pourtant, à Ham, dans la Somme, la direction avait demandé aux salariés de faire des heures supplémentaires, raconte Christopher. "On y croyait. On faisait 46 heures par semaine, c'était très très dur, parce que chacun a des enfants, une famille. Il a fallu prendre sur notre temps. Et une semaine après, avant les fêtes de Noël, on nous annonce la fermeture du site. C'est une trahison."

Xavier Bertrand présent vendredi. Les syndicats appellent à un rassemblement et demandent aux commerçants de baisser leurs rideaux de fer en solidarité. Vendredi matin, toutes les machines ont été arrêtées. Les salariés comptent sur la présence, dans la journée, de Xavier Bertrand, le nouveau président de la Région, pour défendre leurs emplois et leur entreprise made in France.