"S’il y a des gens en détresse, je suis prête à les accueillir" : après l’accident de l’usine Lubrizol, la solidarité s’organise sur Facebook

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Jihane Bergaoui, édité par R.D. , modifié à
Depuis l’incendie de l’usine classée Seveso jeudi à Rouen, des habitants préfèrent s’éloigner. Un groupe Facebook a été créé pour recenser ceux qui, comme Isabelle, 64 ans, se proposent d’accueillir les sinistrés.

Lundi, à Rouen, quatre jours après l’impressionnant incendie de l’usine Lubrizol, classée Seveso, à Rouen, un cinquième ministre va faire le déplacement sur place. Signe que le gouvernement veut montrer qu’il prend l’incident très au sérieux, alors que des polémiques éclatent sur la dangerosité des fumées et des poussières qui ont incommodé les riverains après le sinistre.

En attendant d’être totalement rassurés, certains décident de s’éloigner de la zone touchée. Pour ceux-là, la solidarité s’organise. Un groupe Facebook propose même d'héberger ceux qui veulent quitter la ville. Il regroupe plus de 4.000 personnes. Et déjà près d'un millier de propositions d'hébergements aux quatre coins de la France.

"Des gens qui sont bloqués par le travail, par l’école des enfants"

"S’il y a des gens en détresse, moi je suis prête à les accueillir", témoigne ainsi Isabelle, 64 ans, qui habite à Epernay, près de Reims. "J’habite toute seule, j’ai une maison, j’ai de la place, c’est parfait. Je peux accueillir au moins quatre personnes." Pour l’heure, son appel n’a pas été entendu. "Je n’ai pas été contactée, mais moi j’ai contacté des gens à qui ça paraissait trop loin", explique la sexagénaire. "Parce qu’en fait, il y a des gens qui sont bloqués par le travail, par l’école des enfants."

"Pourquoi ne pas faire ce qui nous parait naturel, accueillir les gens qui sont dans le besoin ?", s’interroge Isabelle pour expliquer son accès de générosité. "C’est tout à fait personnel. Dans le département 51, le mien, il n’y a que deux personnes qui ont proposé, mais j’ai vu qu’il y avait beaucoup de personnes dans cette liste-là, dans tous les départements. Ce sont des événements comme ça qui permettent de voir qu’on a quand même un cœur."