Sexe : comment dire à son partenaire que l'on ne veut pas changer de position ?

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Europe1.fr , modifié à
Jeudi, dans "Sans rendez-vous", sur Europe 1, la psychanalyste et sexologue Catherine Blanc nous explique comment faire comprendre à son partenaire qu'il change trop souvent de position sexuelle.

Le Kamasutra contient 64 positions sexuelles différentes. Et certain(e)s en connaissent probablement bien d'autres encore. Mais la relation sexuelle ne doit pas être un étalage de techniques, lors duquel chaque partenaire montrerait à l'autre l'étendue de son savoir-faire. Jeudi, dans Sans rendez-vous, l'émission Santé d'Europe 1, la psychanalyste et sexologue Catherine Blanc nous explique au contraire que la multiplication des positions pendant un rapport peut en éloigner le plaisir.

La question de Sandra

"Je suis souvent déçue dans mes rapports sexuels. Les hommes, souvent, à peine essaient-ils une position qu'ils en changent. Alors que moi, je commence à peine à me mettre dedans. Comment leur dire sans les vexer ?"

La réponse de Catherine Blanc

"Souvent, les hommes ont envie de vérifier leurs propres compétences, la capacité qu'ils ont à faire jouir. Plus ils sont inquiets à l'idée d'éjaculer rapidement, plus ils veulent être rejoints rapidement par la jouissance féminine. Le fait de sortir et de re-rentrer peut aussi leur donner une sorte de remise en tranquillité quand l'excitation devient trop forte, ce qui leur permet de maîtriser un peu plus leur éjaculation. Et avoir fait toutes les positions peut être motivé par la volonté de montrer leurs compétences : c'est un défaut de jeunesse ou d'homme inquiet de sa propre sexualité. Sinon, assez naturellement, il se met au diapason de ce qui est indiqué par le corps ou le râle féminin.

Mais pourquoi Sandra a-t-elle peur de vexer ? Ne suffit-il pas d'en parler ? 

Oui, effectivement. Dire 'Ah non, encore' ou 'Non, c'était trop bon', cela suffit. Et c'est même charmant, assez sexy. Il n'y a pas besoin de dire 'oh non, j'étais en train de m'y mettre". L'idée est de ne pas vexer l'autre. Mais elle doit d'abord voir leurs inquiétudes à l'origine de ce mode de fonctionnement".

N'est-ce pas plus facile avec un partenaire que l'on connaît depuis longtemps ? 

"Plus une relation s'installe, plus la liberté de parole se fait. Il faut être en tranquillité et effectivement, il faut qu'une relation ait un peu de durée pour se permettre ça. Si Sandra est déçue du rythme de changements de positions, peut-être est-elle aussi déçue du rythme de consommation de ses partenaires et de la difficulté à se poser elle-même.

Y a-t-il un nombre moyen de positions sexuelles par rapport ? 

Je ne suis pas la reine des chiffres, la liberté est reine. La question, c'est surtout le temps que l'on se donne pour faire l'amour. C'est sûr que faire l'amour le soir, rapidement, pour se reconnecter avant de s'endormir, ce n'est pas nécessairement un moment où on va changer mille fois de positions.

Dès lors que l'on change de position, il faut faire des efforts musculaires, cardiaques... Ça reste quand même une activité physique importante. Donc lorsqu'on fait l'amour le soir, tardivement, en pleine semaine, en général ce sont des choses assez simples, avec une ou deux positions. Mais dans le cadre de moment où on a plus de temps, effectivement, si l'on compte que les cunnilingus ou les fellations, qui sont des positions sexuelles, il y a plusieurs positions. On pourrait dire en moyenne deux/trois".