Sevran : le maire refuse de démonter les tentes du ramadan

"Il n'y a pas de mosquée digne de ce nom dans ce quartier", estime le maire de Sevran (image d'illustration)
"Il n'y a pas de mosquée digne de ce nom dans ce quartier", estime le maire de Sevran (image d'illustration) © CHARLY TRIBALLEAU / AFP
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Le tribunal administratif de Montreuil estimait que l'arrêté était une "atteinte au droit de la propriété". "Il n'y a pas de mosquée digne de ce nom dans ce quartier", rétorque l'édile.

Le maire a décidé de passer outre la décision de la justice. L'édile de Sevran, Stéphane Blanchet, n'a pas l'intention de démonter les deux tentes dressées, dont une fournie par la municipalité, à l'occasion du ramadan sur les parkings d'une cité de la ville de Seine-Saint-Denis. Le tribunal administratif de Montreuil a pourtant condamné vendredi dernier la commune à le faire, sous peine de devoir payer 2.000 euros d'astreinte journalière. C'est le bailleur social Logirep, à qui appartient le parking, qui avait saisi la justice. 

"Atteinte au droit de la propriété". Le tribunal demande ainsi au maire de retirer son arrêté qui interdit le stationnement pendant le ramadan et de faire enlever les tentes car cela constitue une "atteinte au droit de la propriété de la société Logirep qui est grave et manifestement illégal". Tout en présentant ses "excuses auprès du bailleur", Stéphane Blanchet a pris un nouvel arrêté de réquisition du parking, défendant un risque de trouble et à l'ordre public et arguant qu'à Sevran, "il n'y a pas de mosquée digne de ce nom dans ce quartier". "Je ne crains pas qu'il y ait des fidèles qui se transforment en émeutiers mais je crains juste qu'on déçoive beaucoup de monde", poursuit-il.

"Mois de paix". "Le bailleur fait une grave erreur : pour tous les musulmans le mois du ramadan est un mois de paix, qu'il les laisse en paix", lâche un habitant du quartier, interrogé par France Bleu