Seul pendant le confinement, Mathias est retombé dans l’alcool

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Léa Beaudufe-Hamelin
Confiné seul et loin de sa famille, Mathias est retombé dans l’alcool dont il n’était plus dépendant depuis plusieurs mois. Au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, Mathias raconte à Olivier Delacroix comment il a trouvé dans la peinture une échappatoire à l’alcool.
TÉMOIGNAGE

Mathias est confiné seul à Chamonix loin de sa famille qui est en Bretagne. Pendant trois semaines, il ne pouvait plus communiquer avec sa famille à cause de problèmes de téléphone portable. La solitude l’a alors conduit à boire à nouveau de l’alcool. Au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, Mathias se confie sur sa solitude et raconte comment la peinture lui permet de se libérer de l’alcool.

J’ai du mal avec ce confinement. Je suis confiné à Chamonix. Je suis originaire de Bretagne, donc je suis loin de ma famille. Mon contrat est terminé parce que je suis dans la restauration qui est très touchée par le confinement. Je pense que ça va être compliqué. Je ne sais pas si je vais avoir encore du travail. C’était assez difficile, parce que j’ai eu des problèmes de portable et de connexion. Pendant trois semaines, j’étais coupé du monde, je n’avais rien pour communiquer.

Je n’ai pas pu rejoindre la Bretagne parce que mon contrat se terminait le 16 mars. Dès le lendemain j’ai voulu prendre des bus et c’était impossible. Ils ne nous ont pas laissé quelques jours pour rentrer ou pour trouver une solution. Je me suis retrouvé bloqué à Chamonix. Je n’ai pas à me plaindre parce que c’est une belle région. Je ne suis pas féru d’internet, mais c’est bien de pouvoir communiquer avec l’extérieur.

" La solitude entraîne des choses néfastes "

En plus, je retombe dans mes travers. Je retombe dans l’alcool que j’avais oubliée pendant six ou sept mois avant de venir de Chamonix. Je retombe dans ces travers-là qui sont mauvais. Pendant deux ou trois semaines, je n’ai pas pu avoir au téléphone ma mère, mon frère et ma sœur dont je suis très proche. Ça change d’avoir internet. Je ne dis pas que c’est la révolution parce que je sais m’occuper, je fais de la peinture.

C’est important de pouvoir parler avec d’autres personnes. Je pense énormément aux personnes qui ne peuvent pas dire au-revoir aux personnes qu’ils aiment. On souffre de ne pas pouvoir voir ses proches. Pour moi, c’est une très grande souffrance. La solitude entraîne des choses néfastes, le fait de ne pas avoir des gens sur qui compter. J’essaye de m’astreindre à certaines règles de vie, ne pas me lever trop tard le matin, faire ma peinture. Mais parfois j’ai l’impression de m’embêter. Ici, j’ai une bonne connaissance, mais je n’ai pas d’amis. Je divague. C’est ça qui est dur.

 

J’avais arrêté de boire pendant cinq mois, parce que je ne voulais plus toucher à l’alcool. J’étais au meilleur de moi-même au niveau artistique. C’était génial. Au boulot, ça m’a porté préjudice. J’ai beaucoup de passions, je fais énormément de peinture. J’ai trouvé une rédemption dans la peinture et la lecture. La peinture, c’est vraiment quelque chose qui me touche. Je n’ai eu que des bons retours dessus. Ça redonne un souffle de vie.