Seine-Saint-Denis : 300 fidèles prient sur le trottoir après la fermeture de leur mosquée

Prière de rue Montfermeil
Un dispositif policier encadrait la prière de vendredi. © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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avec AFP , modifié à
Les fidèles de la mosquée de Montfermeil dénoncent une "guerre" menée par le maire de la ville, Xavier Lemoine.

Plus de 300 fidèles musulmans ont prié vendredi à la mi-journée sur le trottoir devant la mosquée de Montfermeil, fermée cette semaine au terme de cinq ans de bras de fer judiciaire avec la municipalité Les Républicains. En ce jour de grande prière, les fidèles étaient installés sur des bâches en plastique posées à même le trottoir, devant le portail fermé du pavillon qui leur servait jusque-là de mosquée.

"Guerre". "Non à la fermeture de la mosquée, 1.500 fidèles sans lieu de culte", pouvait-on lire sur une banderole accrochée au pavillon. "On est forcé de faire ça. Aujourd'hui, on n'a que la route pour prier", a regretté vendredi Souhil, 24 ans, pour qui le maire de Montfermeil est en "guerre" contre les musulmans "depuis des années".

L'association cultuelle des musulmans de Montfermeil avait annoncé jeudi devoir fermer la mosquée après la remise par un huissier d'un jugement daté du 29 mars, demandant l'application d'une décision interdisant l'accueil du public dans ce pavillon qui recevait jusqu'à 1.000 fidèles. Ce jugement est l'épilogue d'un conflit vieux de cinq ans entre l'association et la mairie dirigée par Xavier Lemoine (LR), proche de Christine Boutin et vice-président du Parti chrétien-démocrate.

"Acharnement". "C'est pas notre intérêt de prier dans la rue, de créer du trouble à l'ordre public", regrettait Karim Azizi, 44 ans, tandis que les forces de l'ordre veillaient à ce que les fidèles ne débordent pas sur la route. "Mais si on ne montre pas qu'on existe, si on reste chez nous, on sera oubliés", estimait cet habitant de la commune.

En 2012, Xavier Lemoine avait pris un premier arrêté municipal de fermeture de la mosquée en raison de sa non-conformité aux règles de sécurité. L'association, qui dénonce un "acharnement" et affirme que tous les travaux exigés ont été réalisés, avait déposé la semaine dernière une demande d'ouverture provisoire de la mosquée. La mairie n'a pas donné suite pour l'heure, ni répondu aux sollicitations de l'AFP.