Seine-Maritime : non-lieu pour deux policiers qui avaient abattu un homme en 2014

Les deux policiers étaient placés sous le statut de témoin assisté.
Les deux policiers étaient placés sous le statut de témoin assisté. © AFP
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avec AFP
En 2014, au Havre, deux policiers avaient abattu un homme qui venait de poignarder 22 fois un passant. 

La justice a prononcé un non-lieu à l'encontre de deux policiers qui avaient abattu un homme de dix balles en 2014, provoquant sa mort, après que ce dernier avait poignardé à 22 reprises un passant au Havre, a-t-on appris jeudi auprès du parquet.

Le non-lieu, qui retient la thèse de la légitime défense, a été prononcé le 7 septembre à l'encontre des deux policiers havrais, placés sous le statut de témoins assistés.

"Après quatre années d'instruction, le magistrat a retenu la thèse de la légitime défense en prenant une ordonnance de non-lieu à l'encontre des deux fonctionnaires de police", a indiqué François Gosselin, procureur de la République du Havre. 

L'homme était "en état de démence meurtrière", selon la police. La nuit du 15 au 16 décembre 2014, dans un quartier sensible du nord du Havre, Abdoulaye Camara, 30 ans, "en état de démence meurtrière", selon la police, avait poignardé un passant de 22 coups de couteau, avant de menacer deux policiers de la brigade canine, qui l'avaient abattu de dix balles. 

Il avait auparavant saccagé son appartement, se blessant en brisant des vitres, puis menacé dans l'immeuble deux jeunes filles, qui ont appelé les secours, toujours selon la police.

L'avocat de la famille conteste "que les conditions de la légitime défense aient été réunies". "Les termes de cette ordonnance ne nous satisfont pas et j'ai formé un appel devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rouen", a commenté Me Guillaume Routel, avocat de la famille du jeune homme décédé, qui avait déposé plainte avec constitution de partie civile le 24 décembre 2014.

"Nous contestons que les conditions de la légitime défense aient été réunies. On aurait pu l'interpeller avec d'autres moyens, notamment avec un taser ou le chien de la brigade canine présent le soir du drame", a soutenu l'avocat. Il a ajouté que les conclusions de l'enquête menée par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) ne l'avaient pas convaincu. "Les policiers ont tiré à 17 reprises sur lui", a-t-il notamment insisté.

Dans son rapport d'enquête rendu en 2015, l'IGPN avait, elle aussi, retenu la thèse de la légitime défense, selon Me Routel. En juillet 2017, une reconstitution des faits avait également été organisée sur les lieux du drame, d'après une source policière.