Santé : faire du 15 le "numéro unique" des soins sans rendez-vous

Tous les appels concernant des soins non programmés devraient d'abord passer par le Samu.
Tous les appels concernant des soins non programmés devraient d'abord passer par le Samu. © Maud Descamps / Europe 1
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Europe1.fr avec AFP
Un rapport préconise de centraliser tous les appels liés aux "soins non programmés" vers le 15, de façon à désengorger les urgences, à condition de restructurer le service.

Pour désengorger les urgences, la régulation médicale par téléphone doit être "centralisée sur le 15" et devenir une condition "obligatoire" au remboursement intégral des soins, estime le député Thomas Mesnier dans un rapport présenté mardi. Ce "numéro unique de santé" doit permettre une régulation "24 heures sur 24, 7 jours sur 7" pour tous les "soins non programmés", qu'ils relèvent ou non des urgences hospitalières, explique le député LREM, missionné fin novembre par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.

8,6 millions d'appels supplémentaires potentiels. Le 15 aurait ainsi vocation à absorber la "permanence des soins" assurée le soir, la nuit et le week-end par les médecins libéraux et à la généraliser "en journée et en semaine". Cela "suppose un véritable changement d'échelle" : 43% des patients admis aux urgences relèvent de la médecine de ville, ce qui représente potentiellement "8,6 millions d'appels supplémentaires que la régulation devrait supporter", précise le rapport. Les moyens devront suivre en conséquence : pour traiter 5 millions d'appels en plus, il faudrait (en équivalent temps plein) 315 médecins régulateurs et 715 assistants de régulation médicale, soit "un surcoût de 96 millions d'euros".

Impact sur le remboursement des soins. Cette dépense serait compensée par "les économies attendues" aux urgences, où chaque passage coûte "environ 180 euros" à l'Assurance maladie. Pour Thomas Mesnier, ce futur "numéro unique", une fois mis en place, "doit devenir un élément structurant et obligatoire du parcours de soins", à l'instar du médecin traitant. Le député juge qu'"il serait légitime", à terme, "d'appliquer une majoration de ticket modérateur" aux personnes se présentant directement aux urgences, c'est-à-dire de diminuer leur remboursement par la Sécu. Pour éviter que cette mesure "ne constitue un obstacle à l'accès aux soins", il envisage d'en exonérer des publics spécifiques comme "les personnes en situation de précarité et les enfants atteints de certaines pathologies".